Christian Boltanski a toujours été un artiste du sentiment. Que ce soit avec ses grands monuments à l’enfance disparue, ses boîtes de biscuit remplis de souvenirs d’individus anonymes ou ses étagères remplies de vêtements usés, cet artiste français né en 1944 et célébré dans le monde entier est un maître de l’espace théâtrale, un metteur en scène de l’émotion. Un
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plasticien qui pense en images et parle en contes. Jamais de message, jamais de l’art-pour-l’art. En photo ou en vidéo, en performance éphémère ou installation monumentale son art ne traite que d’un seul et même sujet : la rébellion contre la disparition, l’oubli, la mort. A l’occasion de son exposition «Monumenta» au Grand Palais, le film «Les Vies possibles de Christian Boltanski» plonge avec lui dans un univers sombre mais plein d’humour, accompagne l’artiste, lui le «mauvais voyageur», autour du globe à Paris, Berlin et au Japon. Il montre des œuvres monumentales, mais peu connues car parfois enfouies dans les sous-sol, présente des archives inédites et confronte l’artiste à son propre passé et à son avenir. Christian Boltanski y évoque ses vies véritables et possibles, parle d’humanisme, de religion, d’utopie et explique son grand projet des archives du cœur, projet qui réunira des dizaines de milliers de battements de cœur dans un endroit très lointain, quelque part entre l’île Utopia et l’au-delà… Le spectateur est invité à y accompagner un artiste qui dit que malgré tous ses efforts et les succès remportés par son travail: «Tout art est surtout une tentative d’empêcher la mort, la fuite du temps. » L’art de Christian Boltanski est donc condamné à l’échec. Mais jamais en vain !
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