Royaume de Savoie, 1859. Le 27 septembre de cette année-là, Joseph Extrassiaz, dit «Le Rétréci», a démontagné. Les bêtes descendues dans les vallées et les devoirs des champs accomplis, Joseph quitte son village de la haute montagne savoyarde. Ainsi commence l’histoire de ce colporteur qui, l’hiver durant, parcourt le nord de la péninsule italienne afin d’y vendre mercerie, coton, fils
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à broder, dentelles et colifichets. Sa route, semée d’embûches et de rencontres, parfois drôles, parfois pathétiques, le mène du Valais jusqu’en Lombardie où le Carnaval l’attend, puis à l’ouest jusqu’à Milan. Dans les campagnes, il est parfois l’objet d’animosité : plus que l’amant de passage on craint les dépenses inutiles ; l’argent est rare à cette époque. Son argent gagné, Joseph, au terme de son périple, le dépensera en achats de semences, cordes, tissus, outils... qui lui seront nécessaires une fois retourné au pays où l’attendent les travaux des champs... En chemin, une folie le prend : à Vercelli, il achète un accordéon, mais à «La Passe d’Annibal», les douaniers français voudront lui faire payer une amende pour fait de contrebande. Nous sommes en mai 1860. La Savoie, depuis près d’un mois, est française.
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