A Beautiful Day : Lynne Ramsay offre à Joaquin Phoenix le rôle de sa vie

A Beautiful Day : Lynne Ramsay offre à Joaquin Phoenix le rôle de sa vie

Vu à Cannes en mai dernier, A Beautiful Day n’a pas cessé de hanter notre esprit. Cinq mois plus tard, le film de Lynne Ramsay débarque enfin dans les salles françaises. L’occasion pour nous de revenir avec la réalisatrice sur le parcours de ce film si puissant, qui permet à son interprète principal, Joaquin Phoenix, d’atteindre des sommets.

C’est ce mardi 24 octobre au Cinéma du Panthéon que nous avons rendez-vous avec Lynne Ramsay, qui revient en France faire la promotion de son film, doublement primé au dernier Festival de Cannes. Elle n’est d’ailleurs pas venue les mains vides, puisqu’elle a rapporté le prix d’interprétation décerné à Joaquin Phoenix en mai dernier. Affublée d’un tee-shirt femme fatale , Lynne Ramsay enchaîne les interviews, en s’excusant auprès de ses interlocuteurs d’avoir un accent écossais si prononcé.

Elle nous avoue d’ailleurs en rigolant que Joaquin Phoenix n’avait pas compris un traître mot de ce qu’elle disait la première fois qu’ils se sont parlés au téléphone. Qu’importe, ces deux-là ont trouvé une connexion palpable, qui fait de A Beautiful Day un des meilleurs films de l’année et offre à Joaquin Phoenix le rôle de sa carrière.

Il interprète Joe, un vétéran brutal et torturé qui se lance à la recherche de la fille d’un sénateur, mystérieusement disparue. Confronté à un déferlement de vengeance et de corruption, il est entraîné malgré lui dans une spirale de violence.

Adapté de la nouvelle de Jonathan Ames you were never really here, a Beautiful day est un film court. 1h35 à peine et est à l’image de son personnage principal : brutal, violent et d’une puissance folle, mais capable également de nous offrir des séquences d’une grande tendresse. Et c’est sur ce plan là que Joaquin Phoenix excelle : d’animal brutal, il se métamorphose en être fragile et vulnérable capable de nous arracher des larmes, lors d’une séquence d’une poésie inouïe, tout droit sortie de l’imagination de Lynne Ramsay, qui a pris des libertés par rapport au roman lorsque celui-ci n’allait pas assez loin dans le traitement du personnage de Joe.

Des libertés dans l’écriture, elle en a également pris pour traiter le personnage de Nina, la jeune fille portée disparue, que Joe va secourir. Peu présente dans la nouvelle de Jonathan Ames, Nina (interprétée par la déjà très douée Ekaterina Samsonov) va se révéler être un personnage crucial de l’intrigue. À la manière de Jodie Foster dans Taxi Driver, elle va permettre à Joe de canaliser sa violence, et de le raccrocher au monde réel, même si elle pourrait aussi bien être un fantasme.

À son propos, Lynne Ramsay ne voulait pas qu’elle soit seulement un objet, mais qu’elle incarne l’étincelle qui permettrait au personnage de Joe de voir le monde par un nouveau prisme.

A beautiful day arrive dans nos salles mercredi 8 novembre et nous vous conseillons vivement de courir le voir.

Chloé Valmary (7 novembre 2017)