C’est une Renée Zellweger bien loin de Bridget Jones que nous avons rencontré lors de son passage à Paris. Mince, brune et tout simplement resplendissante, la comédienne était accompagnée du toujours aussi séduisant Hugh Grant, de la réalisatrice Beeban Kidron et de la romancière Helen Fielding. C’est d’ailleurs curieusement cette dernière qui a eu la faveur des questions des journalistes lors de la conférence de presse que l’équipe a donné dans un grand hôtel parisien.
Avec la réalisatrice, les deux femmes ont expliqué l’adaptation du livre à l’écran.
Beeban Kidron :
“Ce fut extraordinaire pour moi de travailler sur une œuvre aussi réussie et réputée que celle d’Helen Fielding. Lorsque l’on m’a contacté, je connaissais l’amour du public pour Bridget Jones, et j’étais très nerveuse à l’idée de signer le second film. Il fallait que je rende hommage comme il se doit à ce personnage tant aimé.”
Helen Fielding :
“J’ai cette image de moi en train de regarder le tournage de BRIDGET JONES et de me demander ce qu’ils allaient faire de mon bébé ! Mais c’était très excitant de se dire que de plus en plus de personnes allaient découvrir Bridget, que ce soit au cinéma ou dans le livre.
Le tournage du film fut une expérience totalement surréaliste pour moi car lorsque j’ai commencé à écrire mes chroniques, je pensais que personne ne les lirait… Alors imaginez ce que cela peut faire de voir les personnages que j’avais imaginé prendre vie sur un plateau de cinéma !”
La romancière, qui a participé à l’adaptation de son ouvrage en co-signant le scénario avec Andrew Davies, a découvert avec le cinéma une toute nouvelle forme d’écriture.
Helen Fielding :
“Ecrire un roman et écrire un scénario sont deux choses totalement différentes… Lorsque j’écrivais le livre, je pouvais rédiger autant de pages que je voulais. Mais dans un scénario, il faut aborder les choses d’une autre manière, de façon bien plus concise.”
Alors que l’acteur Colin Firth n’était pas présent à Paris, Helen Fielding est néanmoins revenu sur son personnage, Mark Darcy.
Helen Fielding :
“C’est très étrange pour moi de voir aujourd’hui Colin Firth incarner Mark Darcy dans BRIDGET JONES à l’écran. Lorsque j’ai créé ce personnage, je me suis inspirée d’un feuilleton télévisé qui passait alors en Grande-Bretagne, “Orgueils et Préjugés”, où Colin Firth jouait un certain Mark Darcy… J’avais donc une vision très étrange sur le tournage, d’un personnage hybride entre celui du feuilleton et le fruit de mon imagination.
Dans le livre Bridget Jones 2, il y a d’ailleurs une scène où Bridget interview l’acteur du feuilleton “Orgueils et Préjugés”, mais nous l’avons laissé de côté pour le film, trop difficile à mettre en place.”
La comédienne Renée Zellweger a quant à elle dû subir, pour la seconde fois, une véritable transformation physique pour incarner au mieux Bridget Jones. Mais elle avoue s’être surtout basée sur le caractère de l’héroïne plus que sur son physique.
Renée Zellweger :
“Vous savez, il y a quelque chose de très honnête dans le personnage de Bridget, d’innocent. Et c’est cette innocence, sa (belle) naïveté que j’ai voulu retrouver. J’aime beaucoup son côté enfantin. Elle se moque de ce que les autres peuvent penser d’elle. Lorsqu’elle a quelque chose à faire, elle le fait, peu importe la manière. Sa vision très objective du monde m’a également beaucoup plu.”
Beeban Kidron :
“Beaucoup de gens parlent de Renee Zellweger et de Bridget Jones comme d’une seule personne. Renee a eu une manière remarquable de ré-adopter son personnage pour la seconde fois. Sur le tournage, elle était Bridget Jones : sa façon de manger, de marcher, de parler, de penser… Tout en elle était Bridget.”
Helen Fielding :
“Dans mon livre, je ne donne jamais la taille ni le poids de Bridget. Elle se croit grosse mais ne l’est pas forcément. (…) Si l’ouvrage a eu tant de succès, ce n’est pas à cause du célibat de Bridget mais parce qu’elle touchait une corde sensible chez les femmes : la différence entre ce qu’elles pensent être et ce qu’elles sont réellement. Bridget ne véhicule pas d’image de perfection, elle n’exclut personne.”
Hugh Grant, visiblement fatigué par cette tournée promotionnelle, a néanmoins gardé son sens de l’humour pour répondre brièvement à quelques questions… Il nous a ainsi confié qu’un homme qui serait la combinaison entre les personnages de Mark Darcy et de Daniel Cleaver “serait parfait, mais doit être rare et très difficile à trouver…”
Finalement, Bridget Jones est-elle vraiment à l’image de toutes les filles d’aujourd’hui ?
Hugh Grant :
“Je vis à West-London et elles sont toutes comme Bridget ! Elles ont leurs névroses, un peu de surpoids, et un réel problème à trouver qui elles sont…”
=> Voir la fiche complète de Bridget Jones : L'âge de raison
Propos recueillis par Amélie Chauvet – Paris, Octobre 2004