I ROBOT : Notre Rencontre Avec Will Smith Et Alex Proyas !

I ROBOT : Notre Rencontre Avec Will Smith Et Alex Proyas !

A l’occasion de la sortie française d’I, robot, un thriller de science-fiction réalisé par Alex Proyas (The Crow), avec Will Smith (MEN IN BLACk) en tête d’affiche, les deux hommes étaient de passage à Paris vendredi 23 juillet… L’occasion d’une rencontre avec la presse dans une ambiance des plus détendues, avant d’assister à l’avant-première organisée dans un grand cinéma des Champs-Élysées.

Les règles du Blockbuster
Alex Proyas, réalisateur de films cultes comme Dark City, signe avec I, robot un pur blockbuster : "Travailler avec Will a donné au film un certain niveau… et lui a permis d’être un blockbuster, chose à laquelle je n’avais pas spécialement pensé au début, même si j’avais parfaitement conscience du potentiel commercial du film. Le but premier était de faire le meilleur film possible. "
Will Smith a quant à lui une définition bien précise d’I, robot : "Je dirai que c’est un petit film d’auteur dans un emballage de blockbuster."… et nous livre les trois règles essentielles à tout blockbuster : "Sur les dix films qui ont fait les meilleurs chiffres de tous les temps au box-office, tous ont énormément d’effets spéciaux. Prenez par exemple le numéro un, TITANIC, il contient beaucoup de trucages et d’effets numériques, même s’ils se voient moins que dans d’autres films. Deuxième règle, il faut qu’il y ait des créatures. Neuf des dix premiers films ont des dinosaures, des aliens, etc. Enfin troisième et dernière règle, et elle concerne deux des dix premiers films, il faut avoir Will Smith à l’affiche !"

Les robots
WS : "La chose la plus importante, c’est qu’aucun des robots ne soit plus musclé que moi…"
AP : "Les robots sont très proches de ce que j’imaginais au départ. Mon idée était de leur donner une humanité presque effrayante. Et grâce aux nouvelles technologies, nous avons pu les rendre le plus crédible possible."
WS : "Je pense qu’Alex a fait un beau travail de création. Il a eu un très bon feeling. Je vois donc le futur très proche de ce qu’il a créé sur I, robot. J’espère juste qu’il y aura des Robots féminins…"
Et si l’on pouvait choisir son robot idéal ? Pour Will Smith, ce serait "un super caddy de golf, qui pourrait saisir la force du vent, suggérer quel club ou quel put choisir, etc.". Alex Proyas préfèrerait quant à lui des "des poumons robotiques pour pouvoir continuer à fumer sans danger !"

La Motion Capture
I, robot utilise le processus de Motion Capture pour des personnages comme celui du robot Sonny. Ce principe consiste à capter les mouvements d’un acteur pour animer un personnage en images de synthèse.
WS : "Ce processus est le plus amical qui soit pour un comédien. Prenez la scène de l’interrogatoire par exemple, je suis sûr que dans dix ans, les gens en parleront comme de la meilleure intégration d’effets spéciaux dans un film et dans un jeu d’acteur. J’avais un véritable comédien en face de moi, chose qui aurait été impossible avant, et du coup on oubliait totalement le numérique.
A aucun moment dans I, robot les effets spéciaux n’ont été plus importants que le côté artistique. Vous savez, j’ai tourné beaucoup de films comme ALI ou SIX DEGRES DE SEPARATION, dans lesquels j’ai appris ce qu’est un travail artistique sans effets spéciaux. Mais faire I, robot fut formidable pour moi car pour la première fois dans un tel film, les effets visuels étaient moins importants aux yeux du réalisateur que les éléments artistiques et le jeu des acteurs. Alex voulait toujours travailler d’abord la scène avant que les effets numériques n’interviennent."
AP : " Je reste persuadé que rien ne peut remplacer un comédien, et surtout pas un ordinateur. "
La Scène du commissariat est à ce titre un très bon exemple de l’utilisation de la technique de Motion Capture. AP : "Il fallait que cette séquence soit le plus naturel possible. Nous l’avons donc tourné de manière traditionnelle, avec les deux acteurs l’un en face de l’autre. Alan Tudyk (le robot Sonny) avait une combinaison verte et donnait la réplique à Will le plus naturellement du monde. C’est cela qui a donné toute sa crédibilité et sa réalité à la scène, et à l’ensemble du film.
WS : "C’était très drôle de voir Alan dans cette combinaison verte moulante… Michael Mann est passé sur le tournage ce jour-là. Il était dans le coin et je l’avais invité à rencontrer Alex, que j’avais décrit comme un véritable génie. Mais lorsque Michael est arrivé sur le plateau, et qu’il est tombé sur Alan et son costume, il a pour le moins été surpris... C’était très drôle !"

Musique, hip-hop & Réalisation
WS : "Pour tout vous dire, mon prochain single, "Switch", sort dans six semaines, et l’album est prévu pour Noël."
Alors qu’il a signé plusieurs chansons de film comme MEN IN BLACK, Will Smith explique le fait qu’il ne soit pas au générique d’I, robot : "Lorsque je chante la chanson titre d’une bande originale, les films sont le plus souvent destinés à un public assez jeune. Sur I, robot, vu le travail artistique d’Alex, je pense que me demander de faire la musique aurait été une très mauvaise idée. " L’occasion alors pour le chanteur de revenir sur les racines hip-hop : "Je mets beaucoup d’énergie dans tout ce que je crée. Tous les personnages que j’ai incarnés viennent du hip hop, notamment à travers le Fresh Prince. J’ai toujours cette culture en tête, et tout ce que je suis devenu en vient. C’est pour moi aujourd’hui toujours une grande passion et ma principale source d’inspiration, là où je puise mon énergie."
De la musique à la réalisation ? WS : "La réalisation, ce ne sera pas pour tout de suite. J’ai travaillé avec beaucoup de grands réalisateurs comme Alex, Michael Mann ou Michael Bay. Ces gars sont de véritables génies de l’image. Ils ont une opinion sur tout, le jeu d’acteurs, l’architecture, le style... Mon esprit ne fonctionne pas ainsi. Mais pourquoi pas dans 4, 5 ou 10 ans, à condition que je puisse prendre quelques années de recul."

L’humour
WS : "Je veux toujours rajouter des éléments humoristiques dans mon travail, mais ici, ce fut plus difficile car il n’y avait aucune blague ni jeux de mots dans le texte. Il n’y avait pas non plus d’actions drôles comme dans l’un de mes précédents films ou je me faisais attaquer par des Aliens volants que j’explosais littéralement et faisais valser dans tous les sens… Alex ne voyait pas du tout cela dans son film. Du coup, j’ai du trouvé un rythme différent. J’avais pour consigne de ne dire que mes dialogues, rien d’autre… Il fallait ensuite faire percer une touche d’humour sans trop en rajouter."

Les Scènes de douche
Une séquence du film fait l’unanimité de la gent féminine, on y voit Will Smith sous la douche… WS : "Cette scène était très importante pour la psychologie de mon personnage, elle était même capitale. La culpabilité d’avoir survécu et son symptôme, la paranoïa… C’est pour cela qu’il n’y avait pas de rideau à la douche et que la porte était restée ouverte… C’est un choix d’acteur d’être nu. En fait, au départ, je ne voulais pas, mais je l’ai fait car c’était vraiment essentiel pour mon personnage…" a-t-il expliqué avec humour. Sur le même ton, le réalisateur a du justifier pourquoi est-ce que l’on ne voyait pas Bridget Moynahan (le Dr. Susan Calvin) dans la même tenue que Will Smith : "C’est une question que je me pose tous les jours !"

Le mot de la fin pour Alex Proyas : "Je suis très fier du résultat final. Le film que j’ai vu est exactement celui que j’avais imaginé."

Propos Recueillis par Amélie Chauvet – Paris, Juillet 2004

=> Voir toutes les photos
=> Retrouvez la fiche complète de I, robot