KINGDOM OF HEAVEN : Notre rencontre avec Ridley Scott !

KINGDOM OF HEAVEN : Notre rencontre avec Ridley Scott !

Ridley Scott, le réalisateur de gladiator répondait aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse à l'occasion de la sortie en salles de son film très attendu, KINGDOM OF HEAVEN. Seul au milieu de l'estrade, tel un chevalier décontracté, Ridley nous répond…

Ridley et ses acteurs
Orlando Bloom incarne le chevalier Balian, héros principal de cette fresque. Le jeune acteur, vu dans Pirates Des Caraïbes, La Malédiction Du Black Pearl avait-il la carrure suffisante pour ce rôle ? Cela ne faisait aucun doute pour le réalisateur qui raconte : « Dans la chute du faucon noir, Orlando fait une brève apparition au début où il tombe d'un hélicoptère. Il a longtemps étudié cette scène, la manière dont il fallait la jouer. J'ai tout de suite remarqué son sérieux. ». Ridley a donc choisi sans hésiter la star américaine âgée de 27 ans « qui avait l'air d'en avoir 12 la tête rasée. » Il a fallu alors convaincre les producteurs qu'Orlando était fait pour le rôle du chevalier (sans peurs, ni reproches mais avec beaucoup d'honneur), ce qui ne fut pas chose facile : « J'ai dû lui faire passer un casting. Sur les trois candidats restants, il était le meilleur. »
Quant à la star féminine du film, Eva Green, Ridley lui promet « une longue et belle carrière car elle est très intuitive, et c'est une qualité essentielle dans ce métier. »
Sur le choix des comédiens, une évidence s'est imposée au réalisateur : « Si vous avez les bons acteurs et la bonne équipe, il n'y a plus de soucis à se faire. » Réputé pour les diriger le moins possible pendant un tournage, il est convaincu qu'un « bon acteur sait ce qu'il doit faire, comment il doit jouer ses scènes. J'ai été comédien et je n'aurai pas aimé qu'un gars vienne me dire ce que je devais faire. »

Ridley et l'Histoire
Le sujet de KINGDOM OF HEAVEN est douloureux, même 900 ans après… Ce n'est pas le genre de thème qu'un metteur en scène doit traiter à la légère. Un long travail de recherche historique a donc été nécessaire pour écrire le scénario, choisir précisément la période et surtout les personnages qui sont « tous historiques, aucun n'a été inventé. En revanche, l'histoire de Balian et Ibelin est fictive jusqu'à la dernière partie réelle car Balian a vraiment été gouverneur de Jérusalem et le défenseur de la ville. » Une véracité historique à laquelle le réalisateur semble profondément tenir, compte tenu des affrontements toujours d'actualité dans cette région du monde. C'est d'ailleurs ces souffrances et ces tensions qui l'ont motivé. Il raconte volontiers ce qui était prévu dans le tout premier scénario : « Le film devait débuter par un plan sur un hélicoptère au dessus de la chapelle à Jérusalem contenant le tombeau d'Iblin et son épée. Deux correspondants de guerres devaient y êtres enfermés. L'idée était de montrer à quel point le conflit reste le même aujourd'hui. J'ai finalement décidé de ne pas faire mention de ces problèmes contemporains, de laisser les spectateurs faire eux-mêmes le lien. »

Le tournage au Maroc
Réaliser le film n'a pas été un problème. Depuis la chute du faucon noir, dont le tournage avait eu lieu au Maroc, « les relations sont restées très bonnes avec le Roi qui nous a même obtenu des autorisations et prêté des soldats pour faire les figurants. » Ridley tenait également à ce que les musulmans de l'armée de Saladin soient réellement de confession musulmane. Une histoire de respect… tout comme les codes d'honneur des chevaliers !

En attendant le DVD…

A priori, le DVD devrait contenir une version longue du film, avec les scènes coupées. Tout laisse à penser que les bonus du DVD seront de qualité, puisque pour le metteur en scène « le Dvd est une chance remarquable pour les réalisateurs. Les gens prennent le DVD sur l'étagère comme s'ils prenaient un livre. Chez eux, ils peuvent mettre stop, aller aux toilettes… » En attendant le DVD, il est tout de même peu probable que devant un tel travail de recherche et une telle précision, l'envie vous prenne de quitter la salle, même pour aller chercher du pop-corn !

Propos recueillis par Sophie Cucheval (Paris, Avril 2005)