Nous avons rencontré Le Dernier Samouraï !

A l’occasion de la sortie française du film Le dernier samouraï, la star américaine Tom Cruise était de passage à Paris ce vendredi 9 janvier. L’acteur de Mission Impossible et de Minority Report était accompagné du réalisateur du film, Edward Zwick (Glory, Légendes d'automne) et de l’acteur japonais Hiroyuki Sanada. Avant d’assister à l’avant-première organisée au Grand Rex, ils ont donné une conférence de presse à l’Hôtel Ritz… L’occasion pour Tom Cruise de revenir sur un tournage éprouvant mais très enrichissant, tant mentalement que physiquement – il a en effet dû prendre plus de 10 kilos de muscles pour ce rôle...

Tom Cruise : "C’était un véritable challenge car j’ai du beaucoup travaillé à la préparation du film et du personnage. En plus, il y a eu une transformation physique. J’avais plusieurs heures d’entraînement par semaine… mais j’en garde de très bons souvenirs. J’ai ainsi beaucoup appris de la culture des samouraïs, mais aussi de ma propre culture, de l’Histoire de mon pays. J’ai par exemple tiré des leçons de la guerre des Etats-Unis contre les Indiens."

Et lorsqu'on lui dit que Will Smith, qui avait lui aussi du s’entraîner très dur et prendre beaucoup de muscles pour incarner le boxeur Muhammed Ali, avait expliqué à la presse que sa femme appréciait beaucoup cette musculature un peu hors norme, voilà ce qu'il nous répond : "C’était pour le travail. J’avais besoin de cette musculature pour porter mon armure et manier le sabre. Quant à ma femme, je pense la satisfaire, avec ou sans muscle !"

Le dernier samouraï était donc un véritable challenge pour Tom Cruise : "Je n’étais pas souple du tout. C’était un défi physique, d’autant qu’Edward ne voulait pas d’effets spéciaux numériques..." Debout sur sa chaise, il nous fait alors une petite démonstration de souplesse "avant/après", nous montrant qu'il pouvait maintenant toucher ses orteils !

Outre le côté physique éprouvant, le film fût aussi l’occasion pour Tom Cruise de découvrir une nouvelle culture. Avant d’interpréter un personnage, l’acteur nous explique qu’il en fait toujours une biographie. Pour le Capitaine Algren, il avait beaucoup de détails, lu notamment dans des livres de Généraux. C’est dans ce même état d’esprit qu’il a lu, avant le tournage, le code du Bushido, Code d’honneur des Samouraïs. "Il y a des valeurs dans ce code qui m’ont beaucoup impressionné : aider les autres, la loyauté, la compassion, l'intégrité, les responsabilités. Quand un samouraï dit quelque chose, il n’a pas besoin de le promettre, on sait qu’il le fera. Je m’identifie beaucoup à cela et essaie de m’en servir dans ma vie de tous les jours. J’ai été un scientologue pendant plus de 20 ans et le bouddhisme est peu comme le grand-père de la scientologie."

Revenant sur ses ambitions pour cette nouvelle année, l’acteur a de nouveau insisté sur ces valeurs, très importantes à ses yeux, et sur la notion de respect entre les différentes cultures, les différents peuples... "Après avoir eu l’opportunité de faire ce film épique et philosophique, de rendre hommage à une autre culture, je n’envisage rien de vraiment différent. (…) Découvrir comment vivent les autres peuples, accepter nos différences. Voilà ce que je veux pour 2004. Il faut vraiment prendre le temps d’apprendre à se connaître les uns des autres, on a tellement de choses à partager. C’est d’ailleurs en cela que ce film fut pour moi une expérience très positive."

Bien qu’une majorité de ses films soient de très grands succès au box-office, Tom Cruise n’a jamais remporté d’Oscar. Pour Le dernier samouraï, qui a récolté plus de 90 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, l’acteur est nominé aux Golden Globes… Et les Oscars... ?
"C’est toujours très flatteur d’être cité dans la course aux Oscars. Edward Zwick a déjà reçu cette récompense, également un Gloden Globe. Moi j’ai juste été nominé. C’est amusant, mais je ne fais pas un film pour avoir un Oscar… On verra bien. (…) De même, je ne choisis pas un rôle pour être numéro un du box-office. Avoir un succès commercial vous donne la possibilité de refaire un film, puis un autre, etc. Il faut que le Studio rentre dans ses frais ; c’est important que les gens qui vous ont fait confiance récupèrent l’argent engagé. J’aime faire des films, commerciaux ou pas, Oscars ou pas."

L’acteur japonais Hiroyuki Sanada, qui interprète le personnage d’Ujio dans le film, est quant à lui revenu sur cette expérience "américaine" : "Un réalisateur américain faisant un film de samouraïs… Au départ, les Japonais doutaient réellement. Mais ils ont été très surpris en voyant le film terminé car il s’agit d’une œuvre très documentée sur la culture japonaise. Chaque détail est soigné et authentique. Sur le tournage, avec Edward et Tom, nous avons échangé nos cultures, nos sentiments. Je pense que c’est en partie grâce à ce mélange que le film a eu un tel succès aux Japon, succès public, mais aussi critique – qui a d’ailleurs rendu certains cinéastes japonais un peu jaloux !

 

Enfin, il y avait le plaisir de travailler avec l’immense star internationale qu’est Tom Cruise. Sur le tournage, il était très sympa, simple et sans prétention, relax. Une grande confiance s’est instauré entre nous, confiance qui était nécessaire pour tourner notamment les scènes de sabre..."

Edward Zwick nous fait part, pour finir, de ses sentiments vis-à-vis de cet acteur inconnu en France mais très populaire au Japon : "Vous savez, Hiroyuki Sanada est comme Tom Cruise au Japon, c’est une immense star. Ce fut un honneur pour moi qu’il accepte ce rôle. (…) Sur le tournage, c’était lui le maître, et nous les élèves. Il était là en tant que comédien et expert."

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Propos recueillis par Amélie Chauvet (Paris, Janvier 2004)