Spielberg, Hanks & DiCaprio : nous les avons arrêtés !

A l’occasion de la sortie d’Arrete-moi si tu peux le 12 février prochain, toute l’équipe était à Paris mardi 28 janvier.

Après une conférence de presse, Steven Spielberg, Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Nathalie Baye et Frank Abagnale (le véritable…) se sont rendus à l’avant-première organisée dans un grand cinéma des Champs-Élysées, avant de s’envoler pour Rome où ils continuaient leur tournée promotionnelle du film…

Alors que A.I. Intelligence Artificielle ou Minority Report étaient des films futuristes, Steven Spielberg change radicalement de genre avec Arrete-moi si tu peux, qui relève plus de la comédie… "Je n’ai pas fait ce film juste pour changer de genre, j’ai tout simplement été captivé, fasciné par cette histoire - comme vous je l’espère… Je ne m’étais d’ailleurs même pas rendu compte que je n’avais jamais rien fait dans ce style. J’ai trouvé que cette histoire était presque impossible à raconter et je me suis vraiment impliqué dans ce projet pour cela."

Arrete-moi si tu peux… aborde des thèmes chers au réalisateur comme la famille ou l’enfance, celui-ci a d’ailleurs évoqué le côté autobiographique du film : "Vous savez, plus je vieillis, plus je suis conscient de ce qui me ressemble. Je me connais de mieux en mieux. Dans ce film, il y a des épisodes proches de ceux que j’ai vécu moi-même, ainsi que toute l’équipe car nous venons tous de foyers éclatés."

Aux côtés du réalisateur et des comédiens, le véritable Frank Abagnale avait également fait le déplacement. Il nous a alors confirmé que le film était bien fidèle à ce qu’il avait vécu dans les années 60 : "Le film est très proche de la réalité. Il n’y a que quelques changements mineurs, notamment par rapport à mes parents ou au personnage de Brenda. (…) Lorsque j’ai vu Arrete-moi si tu peux pour la première fois, c’était complètement surréaliste ; j’avais vraiment l’impression de replongez dans ma vie plusieurs dizaines d’années en arrière… Ca fait un drôle d’effet !"

Les deux acteurs Leonardo DiCaprio et Tom Hanks sont quant à eux revenus sur leurs rôles respectifs, rôles assez différents de ceux de Gangs of New York ou Les Sentiers de la perdition…
Leonardo DiCaprio : "Je n’ai pas voulu faire un rôle plus léger. Ce qui m’intéressait surtout dans ce personnage et dans ce film, c’était toute la dynamique familiale. Il y a des choses qui m’ont profondément touché dans les thèmes d’Arrete-moi si tu peux. Et bien sur, j’étais incroyablement attiré par le personnage de Frank Abagnale qui parait totalement surréaliste. C’était tellement incroyable de penser à tout ce que cet homme avait réussi à faire dans les années 60 . (…) Quand je choisi un rôle, je le choisi par instinct."

 

"Gangs of New York et Arrete-moi si tu peux sont deux films vraiment différents mais j’y ai mis le même amour pour jouer le personnage, avec la même envie d’attraper à l’écran sa réalité. Le film de Martin Scorsese est un projet qui a duré plus de trois ans, avec neuf mois de tournage. Parfois on mettait trois jours pour faire une scène alors que pour Arrete-moi si tu peux, ce fut un tournage très rapide. On pouvait aller jusqu’à tourner plusieurs extérieurs dans la même journée. (…) Quand on est jeune comme moi et que l’on se retrouve face à des comédiens d’un tel calibre, j’ai l’impression d’être dans la meilleure école d’acteurs qui soit avec de véritables professeurs. J’essaie toujours d’apprendre quelque chose d’eux."

Tom Hanks : "Je pense aussi que chaque rôle est exigeant et demande une concentration propre et une motivation réelle."

Si les comédiens ont pris beaucoup plaisir à tourner sous la direction de Steven Spielberg, celui-ci reconnaît la chance qu’il a de pouvoir travailler régulièrement avec de très bons acteurs, qui sont aussi de grandes stars : "J’aime travailler avec de bons acteurs, peu importe qu’ils soient des supers stars ou pas. Pour ce film, je considère que j’aie eu la chance de pouvoir tourner avec d’excellents comédiens qui sont aussi de grandes vedettes…"

Le film nous racontant l’histoire d’un gars qui, à 16 ans, décide de se donner tous les moyens de réaliser ses rêves, les membres de l’équipe ont évoqué les rêves qu’ils avaient à 16 ans :

Nathalie Baye : "Je pense qu’à 16 ans, on a des rêves plein la tête. Pour moi, c’était de faire quelque chose qui me passionne et d’arriver à le faire bien… Je réalise donc mon rêve avec ce métier."

Steven Spielberg : "Mes rêves sont devenus réalités puisque je voulais faire des films. Ça a toujours été mon but ; d’ailleurs, à 12 ans, je faisais déjà des films en 8mm alors que j’étais boy-scout."

Leonardo DiCaprio : "Quand j’avais 16 ans, je rêvais d’être soit agent de voyage, soit biologiste soit acteur… Mais je ne pensais pas que l’on puisse réellement être un acteur professionnel. Finalement, je ne suis pas agent de voyage mais j’ai un métier qui me permet de voyager."

Tom Hanks : "Moi aussi, figurez-vous que je voulais être agent de voyage… Hélas le rêve ne s’est pas réalisé… Et finalement je me retrouve acteur et je vais avec mes talents de nations en nations ; de pays en pays… "

Alors que le véritable Frank Abagnale était à ses côtés lors de la conférence, son interprète à l’écran Leonardo DiCaprio est revenu sur leur rencontre et leur travail en commun avant le tournage : "Je ne ressemble pas vraiment à Frank, je n’ai ni son courage ni son culot. Je l’ai rencontré pendant deux jours avant le tournage et je trouve que c’est vraiment un acteur très accompli. Il sait mettre le bon costume, prendre l’accent qu’il faut, et utilise très bien son instinct pour manipuler les gens."

Nathalie Baye fut quant à elle interrogée sur François Truffaut, qui avait eu une expérience en tant que comédien avec Spielberg : "Quand Truffaut est revenu de son tournage avec Spielberg, il nous en a en effet beaucoup parlé. Il avait adoré travailler avec lui, en dehors du fait qu’il ait passé beaucoup à attendre car c’était un tournage très long, dû aux nombreux effets spéciaux. Du coup, je m’attendais à avoir un tournage interminable mais finalement, ce fut le film le plus rapide à tourner que je n’ai jamais fait."

La comédienne française a également fait l’éloge de Spielberg, un réalisateur à l’écoute de ses acteurs : "Spielberg est un cinéaste incroyablement disponible, il prend en compte tout ce qu’on lui suggère sur un plateau… Et quand il est content d’une proposition ou d’une scène, il saute en l’air et vous prend dans ses bras ! Ce n’est pas du tout le genre de réalisateur à être carré et rigide."

Ce à quoi Spielberg a répondu : "Je crois en la collaboration sur un tournage car on ne peut pas être cinéaste et inflexible. Un peintre peut l’être mais pas un réalisateur. Sur Arrete-moi si tu peux par exemple, j’ai beaucoup travaillé avec Leo avant le tournage : on s’est vu une fois par semaine pendant quatre mois."

Pour finir, Steven Spielberg a raconté une petite anecdote… Quand il avait 16 ans, il s’est fait enfermé dans les studios d’Universal en se faisant passer pour un technicien : "Ah bon ? Qui a raconté cette histoire, je n’en ai jamais entendu parler ! Oui en effet, alors que j’étais en vacances, j’avais décidé de rentrer dans la vie active. Je suis alors allé chez Universal, vêtu d’un costume avec un attaché-case et je suis rentré comme ça dans les studios où j’ai finalement passé toutes mes vacances…."

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Propos recueillis par Amélie Chauvet – Paris, Janvier 2003