Jeudi 12 mai : Scarlett et Woody envoûtent la Croisette…

Après LEMMING hier soir, le couple est décidément au centre de ce cru 2005 du Festival de Cannes….
Si la compétition officielle présentait deux films qui ont suscité quelques débats de controverse, et qui furent diversement appréciés par la presse cannoise - BASHING du japonais Kobayashi Masahiro et Kilomètre zéro de l'irakien Hiner Saleem -, l'événement de cette deuxième journée de festival se passait sans conteste hors compétition. Ce jeudi fut en effet marqué par la présentation du nouveau film de Woody Allen, MATCH POINT, avec Scarlett Johansson, Brian Cox, Matthew Goode et Emily Mortimer...
Plus glamour que jamais, la belle Scarlett a envoûté la Croisette le temps d'une journée… et le Grand Théâtre Lumière le temps d'un soirée. Comme le disait si bien la Maîtresse de la Cérémonie d'ouverture hier, « la magie du cinéma a opéré ». Et le magicien ce soir était sans hésitation Woody Allen.
Peu habitué aux fastes et aux paillettes de ce festival qui semble un peu trop grand pour lui, Woody a profité de ce passage sous le feu des projecteurs pour nous offrir du grand art, mais aussi - et surtout - un véritable renouveau.

Exit New York, Mahanttan, le jazz…. MATCH POINT se déroule à Londres, dans un milieu bourgeois, autour d'un air d'opéra. Et si l'Art reste l'une des seules « marque de fabrique d'Allen » dans ce film, le réalisateur sait s'effacer pour nous offrir un pur moment de plaisir. Le spectateur peut être ennuyé par une mise en place des personnages un peu longue, mais est très vite récompensé par une évolution brillante du scénario. Drame de la vie quotidienne, réflexion sur l'amour, le mariage, le travail, la passion, la folie… La vie quoi !

Alors que MATCH POINT a reçu un accueil plutôt partagé des festivaliers, pour qui « ce film n'est pas un Woody Allen » ou est « un petit Woody », les invités de la projection officielle ont été majoritairement emballé par le film, longuement plébiscité par une standing ovation de plusieurs minutes à la fin. Certains spectateurs nous ont même confié à la sortie être ravis d'avoir retrouvé « le Woody de leurs premiers amours ».

Et si, comme il l'a expliqué lors de la conférence de presse, faire des films à 69 ans est pour Woody Allen « une thérapie », nous pouvons alors sans aucun doute lui répondre que les regarder est un vrai bonheur pour nous, spectateurs :
« C'est comme dans une institution où ils leur font faire de la peinture à la main ou du basket-ball, et après ils sont plus détendus. C'est une thérapie pour moi".
"Le cinéma m'a permis de me tenir à l'écart du monde réel depuis des années. Alors je fais un nouveau film, au fond duquel je peux m'enterrer pendant un certain temps".

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Amélie Chauvet (Cannes, mai 2005)