Quand Indy ressuscite en beauté !

Quand Indy rencontre le troisième type... en partant de la gauche

Bon, commençons par une banalité absolue : Indiana jones et le royaume du crane de cristal, pour nous c’est un rêve de gosse. On est fans de la trilogie depuis au moins trois cents ans et, forcément, on pourra facilement nous accuser d’un certain manque d’objectivité face au retour du héros chapeauté le plus roublard des années 80. Voilà, on vous l’avoue tout net, pas la peine de jouer les critiques blasés. All apologies.

N’empêche, lorsque les lumières s’éteignent et que la projection à haut risque débute (on ne vous contera pas ici tout ce qu’on a enduré pour y assister), on est partagés entre une excitation des plus enfantines et la trouille de voir une grosse bouse formatée. Et oui, on a peur d’être trahis par le clan Spielberg-Ford-Lucas, et là, s’ils se loupent on les écharpe. (On se souvient de la blague Star Wars monsieur Lucas)

Attendu comme le messie, le trio est-il à la hauteur ? Oui, oui, trois fois oui ! Indy quatrième du nom est le digne héritier de la trilogie culte, avec toute la panoplie.
Ficelé à l’ancienne (enfin, pas complètement non plus, on est en 2008 quand même), ce nouvel – dernier ? – opus emprunte les mêmes sentiers qui ont enchantés nos mirettes il y a 20 ans. Aventure, Histoire, mysticisme, ironie, etc., on est en terrain archi connu. Harrison a vieilli ? Qu’importe, Spielberg ressuscite son archéologue avec une tendresse palpable et le film prend des allures de cadeau aux fans. Il n’y a qu’à voir le nombre astronomique de références et de clins d’œil qui jalonnent le long-métrage. Le réalisateur insuffle en plus au « mythe Jones » une nouvelle vie (au sens propre comme au figuré) et, visiblement heureux comme un homme qui retrouve ses jouets de mioche, se permet même d’emmener son aventure loin, très loin…

Spielberg a grandi et s’est affirmé. Ce n’est pas là un film de commande, mais une déclaration d’amour à tout ce que le réalisateur aime : il n’a plus grand-chose à prouver et s’offre ainsi le luxe d’embarquer le spectateur dans une voie franchement culottée… que les puristes n’encaisseront peut-être pas.
On ne peut vous en dire trop, mais attendez-vous à tout.

Est-ce qu’on est contents ? Comme dirait l’autre : A mort !

Eléonore Guerra (Cannes, le 18 mai 2008)