Annie Girardot est décédée aujourd'hui à Paris

Annie Girardot est décédée aujourd'hui à Paris

L'actrice Annie Girardot est décédée " paisiblement " lundi à l'hôpital Lariboisière à Paris, à l'âge de 79 ans, a annoncé à l'AFP sa petite-fille Lola Vogel.

" Elle est partie paisiblement. Maman et moi étions à ses côtés ", a déclaré Lola Vogel, petite-fille d'Annie Girardot.

L'actrice souffrait depuis plusieurs années de la maladie d'Alzheimer, révélée au public par sa famille en 2006 et dont elle était devenue un symbole, après avoir accepté de se faire filmer pour le documentaire Ainsi va la vie, de Nicolas Baulieu.

Née le 25 octobre 1931 à Paris, elle avait fait ses débuts au cinéma avec Treize à table de André Hunebelle, en 1955.

En 1996, Annie Girardot remporte le César de la meilleure actrice dans un second rôle

Les réactions

Line Renaud (à l'AFP) : "Annie était un monument du cinéma français, une immense actrice, très instinctive et toujours juste. Son départ est bouleversant. Je suis allée l'embrasser une dernière fois dimanche soir. Sa fille Julia et sa petite-fille Lola m'avaient appelée pour me dire que c'était la fin. Cela a été réconfortant de la voir entourée de tellement d'amour. J'ai trouvé Annie très paisible. Depuis tant d'années, nous avions une grande complicité. En 1995, on avait tourné Les Filles du Lido. Depuis, on se surnommait 'Les Gourdasses' en souvenir du tournage".

- Mireille Darc (à l'AFP) : "Annie était une très, très grande. Jouer avec elle était un éblouissement. Elle était étonnante. Elle aimait la vie. Annie était une femme de coeur et était généreuse. Pour moi, c'était plus qu'un modèle sur le plan artistique. Annie pouvait incarner tous les rôles. En Italie, j'ai habité chez elle. C'était quelqu'un d'extraordinaire qui dévorait la vie. Le dernier film que nous avons tourné ensemble était Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais... elle cause, de Michel Audiard".

- Bertrand Blier (à l'AFP): "sous le choc" à l'annonce du décès d'Annie Girardot, il s'est souvenu avec émotion d'une personne "tellement drôle et douloureuse à la fois".
"Les Français s'en souviennent comme d'une actrice qui avait joué dans beaucoup de comédies, elle avait pris un virage très populaire après Rocco et ses frères. Mais elle était pleine d'émotion et de souffrance. Elle craquait facilement, comme sur la scène des César".
Le cinéaste, qui l'avait dirigée dans Merci la Vie en 1990 accomplissait un rêve de gosse. "Mais j'ai regretté de ne pas l'avoir contactée plus tôt, je pensais que je n'avais pas de rôle assez important pour elle. C'était une erreur".

Claude Lelouch (sur BFM TV) : "C'était la plus grande actrice du cinéma français de l'après-guerre. Elle restera mon plus beau souvenir de metteur en scène et mon plus beau souvenir d'homme. C'était une femme extraordinaire aussi bien devant la caméra que derrière".

- Philippe Clair, réalisateur de Déclic et des claques (1964), première comédie d'Annie Girardot au sortir de Rocco et ses frères (à l'AFP): "On avait tourné près de deux mois ensemble, à Cannes, elle s'était tout de suite beaucoup amusée".
"Elle était tellement heureuse d'avoir fait ce film: elle me disait que quand elle se trouvait laide et vieille, elle regardait le film en cassette dans son magnétoscope. Elle avait un talent fou".

- Jack Lang, ancien ministre de la Culture (à l'AFP): "L'éblouissante carrière cinématographique d'Annie Girardot fait parfois oublier qu'elle fut d'abord une étonnante et rare actrice de théâtre. Sa gouaille irrésistible, sa puissance sur le plateau donnaient à tous ses rôles, un éclat, une force, une lumière incomparable (...) Sa personnalité dominait chaque oeuvre. Elle imprimait une marque inoubliable. Son nom était celui d'une icône jusqu'à perdre son prénom. Girardot restera à jamais comme un symbole de l'exigence artistique la plus élevée".

- Robert Hossein (sur RTL): "J'ai travaillé avec elle, je l'aimais infiniment". C'était "une colossale et magnifique actrice d'une générosité, d'une présence, d'un tempérament, d'une nature originale et vraiment extraordinaire. J'ai une immense estime pour cette immense comédienne. Je retiendrai d'elle (...) quelqu'un qui avait un énorme caractère, une autorité terrible et une vie assez passionnée, assez tourmentée, quelqu'un d'extraordinairement attachant. Je trouve que c'est une grande perte pour la profession..."

- Michel Galabru (à l'AFP) : "Cette disparition est évidemment très triste mais c'est sans doute une délivrance car Annie était atteinte de cette maladie atroce qu'est l'Alzheimer. C'était une femme charmante, une actrice exceptionnelle. Le film d'elle que je préfère est Docteur Françoise Gailland. Le public l'adorait. Elle a eu une carrière lumineuse, la pauvre petite...".

- Le cinéaste Claude Pinoteau (sur RTL) : "Quelque part, c'est peut-être une délivrance pour elle. La dernière fois que je l'ai vue, ça m'a fait tellement de peine de voir cette grande dame qui perdait l'esprit. Dans un sens, elle en souffrait certainement. Elle se rendait compte. Elle aimait rire. Elle a connu une traversée du désert qui a été très douloureuse pour elle. Dès qu'elle se retrouvait sur un plateau, elle était très heureuse. C'était son élément, de son plus jeune âge jusqu'au dernier rôle qu'elle ait interprété. Je ne veux pas être triste. Elle a eu une carrière formidable. Il faut garder d'elle ce souvenir. Espérons qu'elle va jouer la comédie au dessus des nuages".

- Jean Rochefort (sur BFM) : "Elle était l'amie idéale. Je garde ce souvenir de la partenaire idéale. Jouer avec était un régal. Vivre avec elle était un régal. C'était la copine, c'était mieux que l'amie, on pouvait compter sur elle. Son immense talent, c'est que toutes les femmes s'identifiaient à elle. Beaucoup de personnes n'ont pas été gentilles face à la fragilité de cette femme".

- Jean-Pierre Mocky (sur BFM) : "C'était une fille vive, pleine de qualités humaines. Un peu comme Jeanne Moreau, ce sont des filles qui au départ n'étaient pas du tout destinées à jouer des premiers rôles et puis brusquement, à cause de leur talent et de leur persévérance, elles sont arrivées à devenir des stars à part entière".

- Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a estimé lundi que "la disparition d'Annie Girardot est un moment douloureux pour le cinéma qui perd l'une de ses grandes étoiles, mais aussi pour le public, avec qui elle entretenait une longue et chaleureuse complicité".
"Annie Girardot a brûlé les planches comme elle a brûlé la vie: avec l'humanité et la profondeur dramatique qui plaisaient tant au public (...) L'admirable combat qu'elle menait contre la maladie en continuant à jouer nous l'aura montrée fidèle jusqu'au bout à son amour du cinéma. Elle fut une immense comédienne, bien sûr, mais aussi une dame au grand coeur, une femme engagée et volontaire à tous les âges de sa vie et de sa carrière", a ajouté le ministre dans un communiqué.
"Inoubliable Nadia dans Rocco et ses frères, l'un de ses plus grands rôles en 1960, bouleversante Gabrielle Russier dans Mourir d'aimer, elle s'était dédiée, à sa manière franche et originale, tour à tour bouffonne et dramatique, à la cause du féminisme", a ajouté Frédéric Mitterrand.
Pour le ministre de la culture, Annie Girardot incarnait "un type d'héroïne moderne, fonceuse et frondeuse, qui séduisait autant qu'elle fascinait".
"Avec sa gouaille généreuse, sa simplicité communicative et sa voix si caractéristique, elle était une actrice extraordinairement populaire. Trois Césars, plus de 150 films, un rôle fétiche interprété au théâtre pendant près de trente ans, Madame Marguerite : la grande carrière d'Annie Girardot est semée de lauriers, de bonheurs mais aussi de moments de fragilité et d'émotion", a souligné encore le ministre.

- Brigitte Bardot s'est déclarée lundi "bouleversée, extrêmement choquée et triste" après l'annonce de la disparition de son amie Annie Girardot.
"Je ressens un chagrin infini. Après la mort de Maria Schneider qui m'a déjà rendue si triste, c'est comme si on m'avait enfoncé un nouveau clou dans le coeur", a confié Brigitte Bardot à l'AFP.
"J'aimais infiniment Annie Girardot. Elle a eu une fin de vie dramatique. Ma santé m'empêchait de la visiter mais mon secrétaire Franck lui apportait mes petits mots qu'on lui lisait. J'avais pour Annie une infinie tendresse. Elle a eu une vie à la fois extraordinaire et dramatique", a ajouté l'ancienne actrice.
Brigitte Bardot a estimé "qu'Annie, qui a été une actrice très importante, a été oubliée par cette famille entre guillemets du cinéma".
"Cette famille-là, qu'elle aille se faire foutre! Ce n'est pas une famille. Ces gens l'ont laissée tomber!", a dit encore B.B., estimant toutefois que cette "disparition est aussi une délivrance pour Annie".

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(28 Février 2011 - AFP)

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