Au bonheur des ogres : une comédie malicieuse (Test DVD)

Au bonheur des ogres : une comédie malicieuse (Test DVD)

Après Les enfants de Timpelbach, Nicolas Bary s'attaque de nouveau à l'univers de nos chères têtes blondes en adaptant le roman à succès de Daniel Pennac : Au bonheur des ogres. Le résultat est coloré, drôle, survitaminé, un feel good movie pour les grands comme pour les petits.

Au Bonheur des Ogres est une plongée littérale dans un monde réel où l'imagination des enfants n'est pas encore ébranlée. Grâce à l'imagination de l'auteur est à l'inspiration du réalisateur le film est une réussite, en s'appropriant un univers à part entière.

Et cette réussite tient en plusieurs éléments avec en tête de file les décors et les costumes. De l'appartement des Malaussène chaleureux mais désordonné à l'image de leur famille au magasin du "bonheur parisien", tous ces détails apportent leur pierre à l'édifice coloré et entraînant des péripéties des héros de Pennac. Un décor mis en valeur par l'unité de couleur de chacun des personnages et de leurs touches personnelles. Dans le making-of consacré justement à l'adaptation du roman à l'écran, l'équipe technique insiste sur tous ces petits détails qui font la différence mais aussi, sur le choix du casting. Sans oublier toutes les étapes nécessaires pour donner vie au roman de Daniel Pennac, et pas seulement l'adapter linéairement.

Une fois n'est pas coutume, Nicolas Bary s'est attaqué à un casting minutieux et exigeant, en faisant jouer des enfants, mais c'est encore un sans faute. Chacun des Malaussène apporte à sa façon un peu d'équilibre dans cette famille déjantée où Raphaël Personnaz, en aîné, tente de maintenir l'ordre. Et c'est en jouant ce frère débordé, envahit et bouc émissaire que l'acteur se plonge dans un contre-emploi, loin de son rôle "prestigieux" de La princesse de Montpensier. Par sa sensibilité, son look de looser roublard, rêveur et son regard de chien battu, Raphaël Personnaz séduit le spectateur et incarne le grand frère idéal. Quant à Bérénice Béjo, sa prestation de pétillante journaliste spontanée donne un grain de folie à son enquête et au contexte pesant lié aux meurtres. Les personnages principaux sont solaires, mais l'on peut en dire autant des seconds rôles : toute la famille Malaussène, Thierry Neuvic, Guillaume de Tonquedec (en vilain pour une fois), et Emir Kusturica, le cocktail est détonnant.

Au bonheur des ogres est plus qu'une adaptation mais une appropriation de Nicolas Bary qui réussit un feel good movie qui donne le sourire et la bonne humeur. Mélangeant fiction et réalité, sérieux et humour, c'est un long-métrage qui fait du bien, et qui est un modèle dans l'exercice de l'adaptation d'un roman.
Comme quoi les ogres ont parfois du bon !

Et sinon, c'est quoi l'histoire d'Au bonheur des ogres ?
Dans la tribu Malaussène, il y a quelque chose de curieux, de louche, d’anormal même diraient certains. Mais à y regarder de près, c’est le bonheur qui règne dans cette famille joyeusement bordélique dont la mère sans cesse en cavale amoureuse a éparpillé les pères de ses enfants. Pour Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel et frère aîné responsable de cette marmaille, la vie n’est jamais ennuyeuse. Mais quand les incidents surviennent partout où il passe, attirant les regards soupçonneux de la police et de ses collègues de travail, il devient rapidement vital pour le héros de trouver pourquoi, comment, et surtout qui pourrait bien lui en vouloir à ce point-là ?

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Lysiane Tréguier (20 mars 2014)