Bronson : le biopic qui casse des briques (Dvd)

Bronson : le biopic qui casse des briques (Dvd)

Bronson est une biographie fidèle, décortiquant séquences après séquences la vie de Michael Petersen, auto-rebaptisé Charles Bronson, le plus dangereux prisonnier d’Angleterre. Condamné à 7 ans de prison alors qu’il n’a que 19 ans, l’homme passera au total 34 années de sa vie derrière les barreaux, dont 30 en isolement cellulaire. Bien que séparé des autres prisonniers en raison de sa dangerosité, Charles Bronson est diagnostiqué sain d’esprit depuis 9 ans. Il a longtemps défrayé les chroniques anglaises et reste aujourd’hui un mythe.

Pour camper cette masse d’1m75 s’infligeant 2 500 pompes par jour, Tom Hardy, Jason Statham et Guy Pearce sont pressentis. Hardy remporte la mise. Dans les bonus du Dvd, il explique : « La première fois que je l’ai vu, il était si blanc qu’il était bleu. Il ressemble à un grand requin blanc quand il bouge. Quand je lui ai serré la main, c’était bizarre et gênant. Je prétendais vouloir l’incarner. Je n’étais pas sûr de pouvoir le faire ».

Pour le détenu, la première impression n’est guère plus rassurante : « Il était maigrichon. Je lui ai dit : Tu te fous de ma gueule, pas vrai ! Je fais 105 kilos de muscles, mon pote ! Je me suis entraîné toute ma vie. Je peux faire 172 pompes… en une minute. C’est plus de 3 pompes par secondes. Je suis le roi des pompes ».

Tom Hardy ne se dégonfle pas. Mieux, il gonfle : « Je devais peser 67 kilos avant de faire ce film. J’ai mangé beaucoup de viande, de poulet, des frites, j’ai pris de la créatine. J’ai fait des tas de pompes, j’ai soulevé des tonnes de fontes. Et j’ai pris 15 kilos, presque 20. Par ailleurs, j’ai acquis sa voix en l’écoutant ». Deux mois plus tard, Hardy retrouve Bronson. Ce dernier lâche : « J’en croyais pas mes yeux. Il était musclé là où il faut. Je lui ai tâté les épaules et les bras. Il était superbe. Je lui dit : Je t’adore, Tom. Personne d’autre sur cette planète n’aurait pu me jouer mieux. Respect. »

Des révélations humaines et donc forcément poignantes. L’émotion qui émane des confessions de Bronson est sincère. Les mots sont lourds, les phrases entrecoupées de respirations. Toute la personnalité du détenu y transparaît : certes apaisée mais fondamentalement anti-système. Alors, Bronson, un film politique ? Assurément. Autobiographique aussi, en témoignent les déclarations de son réalisateur, Nicolas Winding Refn : « Je ne suis en aucune façon une personne violente. Mais quand j’étais plus jeune, j’aimais les films violents, peut-être parce que c’était un exutoire pour extérioriser ma violence. A l’évidence, mon anti-autoristarisme est reflété dans le personnage de Charlie ».

Au final, les bonus sont à l’image du film. Une œuvre dure, sombre, peut-être torturée, mais assurément authentique. En dire plus serait à présent inutile. Aussi, nous laisserons la parole au principal intéressé, Charles Bronson, qui livre, en guise de conclusion, cette ultime déclaration : « Je suis fier de ce film, parce que si je tombe raide mort ce soir, je continuerai à vivre. Tout le monde verra qui j’étais… Qui j’ai été un jour »… Respect.

Dvdet Blu-ray disponibles à la vente le 2 décembre 2009 - Editeur : Wild Side Video

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Laurent Barbe (vendredi 04 novembre 2009)