Carol : trois bonnes raisons d’aller voir le film

Carol : trois bonnes raisons d’aller voir le film

Il avait séduit les festivaliers à Cannes en mai dernier. Carol de Todd Haynes qui traite d’une romance entre deux femmes dans le New-York puritain des années 1950 débarque enfin dans nos salles mercredi et voici trois raisons (au moins) de courir le découvrir.

 

1. Ses interprètes

Cate Blanchett et Rooney Mara sont impériales dans le film.

La première y interprète le rôle de Carol Aird, une femme mariée en instance de divorce qui tombe sous le charme d’une jeune photographe en devenir, Thérèse, campée par Rooney Mara.

Si cette dernière seulement a remporté le Prix d’Interprétation Féminine au dernier Festival de Cannes, les deux actrices livrent une prestation proche de la perfection.

Cate Blanchett, déjà oscarisée deux fois en 2005 et 2014, fait une nouvelle fois montre de son immense talent, faisant succomber le spectateur, à la manière dont elle fait succomber Thérèse, à chacune de ses apparitions.

Rooney Mara, plus en nuances et en subtilité, prouve une nouvelle fois qu’elle fait partie des meilleures actrices de sa génération.

Leur duo, passionné et passionnant, fonctionne à merveille, si bien qu’on aimerait les voir remporter l’Oscar de la meilleure actrice toutes les deux.

Sarah Paulson et Kyle Chandler qui interprètent respectivement l’ancienne amante et le mari de Carol livrent également deux très belles performances.

2. Une adaptation soignée

Vous l’ignorez peut-être mais Carol est l’adaptation du roman The Price of Salt écrit par Patricia Highsmith en 1952. L’auteure, déjà adaptée au cinéma à de multiples reprises (l'inconnu du nord-express, le talentueux monsieur ripley) avait à l’époque publié ce roman dans une version censurée sous le pseudonyme de Claire Morgan.

Il aura fallu onze ans de développement pour que Carol voit enfin le jour.

Phyllis Nagy, scénariste et amie de Patricia Highsmith avait écrit une première version du script dès 1996, soit un an après le décès de Highsmith. D’après elle, l’auteure n’était pas confiante sur le fait que ce roman soit adaptable en film, compte tenu de son intense et intime point de vue.

C’était sans compter sur la virtuosité et la vision de Todd Haynes qui arriva sur le projet en 2013, après le départ de John Crowley (Brooklyn).

Débordant d’amour pour ses deux actrices, Haynes les met en valeur dans une mise en scène appliquée mais chatoyante, sublimée par la photographie d’Edward Lachman, déjà présent sur les précédents films du cinéaste.

Ce dernier avoue s’être inspiré du travail de certains photographes comme Robert Franck ou Saul Leiter.

Le choix de tourner en pellicule 16mm en 2015 était un véritable parti pris, mais Todd Haynes souhaitait que l’image reflète l’époque à laquelle se déroule le film, ce qui apporte énormément d’authenticité et de chaleur à la mise en scène.

 

3. Une bande-originale magnifique

Difficile de parler de Carol sans aborder une de ses pièces maîtresses : sa bande-originale.

Au moment de la composer, Todd Haynes avait demandé à Carter Burwell (qui a déjà signé de sublimes B.O comme celles de Fargo ou de The Big Lebowski) de s’inspirer des musiques des années 50.

Plus qu’un simple artifice, la musique du film se fait messagère des sentiments des personnages, quand parfois, comme dans la vie, les mots ne suffisent plus à exprimer les émotions.

Omniprésente mais sans jamais se montrer étouffante, elle enveloppe le film d’une doux velours dont il est difficile d’émerger.

C’est d’ailleurs elle seule qui vient rythmer la scène finale, d’une beauté saisissante, avant de nous laisser, le cœur battant, dans un silence assourdissant.

Qu’on se le dise : Carol est un chef-d’œuvre intemporel, une des plus belles histoires d’amour vues au cinéma.

Bande-annonce VOST :

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Chloé Valmary (11 janvier 2016)