Comment monter les marches à Cannes ?

Le rêve (in)avoué de la plupart des festivaliers est, bien entendu, de gravir les sacro-saintes marches du Palais des Festivals lors d’une projection officielle.
Pour y parvenir, il existe plusieurs techniques plus ou moins approuvées en haut lieu. En voici une liste non exhaustive.

1er cas : vous faites partie de l’équipe du film. Bon, ben là c’est facile, vous êtes une star ou presque.
2ème cas : vous êtes invité (par le distributeur, le studio, quelqu’un de l’équipe du film ou du festival, etc.). Vous êtes content car vous êtes une sorte de VIP. C’est un peu la classe quand même.
3ème cas : vous êtes un journaliste accrédité et vous allez pleurer à la billetterie du Festival pour qu’elle vous cède un précieux sésame orphelin (abandonné par les cas 1 et 2, ou encore non attribué).
4ème cas : vous êtes un cinéphile courageux (ou un jet-setteur contrarié) et vous faites le pied de grue devant le Palais – en tenue de soirée – en quémandant une hypothétique invitation oubliée.

La Cérémonie d’Ouverture, c’est comment ?

Et bien, on se lève le matin, on enfile ses baskets rouges et son badge d’accréditation et on file faire les yeux doux à la gentille demoiselle de la billetterie. Ensuite, on part faire sa vie en attendant le verdict. On revient à 16 heures, tout frais et la raie sur le côté, les doigts toujours croisés (vive les crampes), mais légèrement incrédule.
Et pourtant, parfois, la « magie du cinéma » opère aussi pour nous et on obtient deux invitations pour une des cérémonies les plus suivies de la Quinzaine. Et là…
Ben là, on retourne à l’appart en courant et on enchaîne douchage, habillage, coiffage, maquillage et courage pour être prêt(e) à temps.

Une fois au pied des marches, on savoure son moment en essayant d’occulter que les 500 photographes hurlant autour de nous ne savent même pas qu’on existe. On croit au rêve cannois pendant 33 secondes… et puis on est rappelé à la réalité par les agents de sécurité et les ampoules aux pieds.

On file s’installer dans le Grand Théâtre Lumières, au milieu de milliers d’autres invités sur leur 31. L’obscurité se fait et Edouard Baer entre en Maître de Cérémonie. En quelques instants (et quelques répliques assassines et donc hilarantes), le dandy absurde met la salle dans sa poche avant d’accueillir le jury présidé par une Isabelle Huppert émue. Bryan Ferry investit ensuite la scène, le temps d’une reprise hommage à Charles Aznavour (présent dans la salle pour le film d’ouverture Là-Haut). Le chanteur de La Bohème est rejoint par Hafsia Herzi (révélation de La Graine et le mulet) et, à deux, ils ouvrent les festivités (en quatre langues).
Le 62ème Festival de Cannes, c’est parti.

Enfilez vite vos lunettes 3D (tant pis si elles jurent avec votre robe de gala) car c’est le dernier bébé des écuries Pixar qui ouvre le bal…

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Eléonore Guerra (Cannes, le 14 mai 2009)