Du DVD au tiroir-caisse

On dirait bien que certains distributeurs ont trouvé une solution pour pallier momentanément au piratage de films, et s’assurent l’entrée d’argent par la petite porte. Comment ? Tout simplement en ne diffusant plus les longs-métrages dans les salles ou en développant ce que l’on va plutôt appeler du Direct To Video (DTV). Alors évidemment cela ne concerne pas n’importe quelle production, mais on constate que certains films connaissent un succès étonnant lors de leur sortie en DVD.

Le meilleur exemple de ce phénomène demeure King Rising de Uwe Boll. Le film, dont le titre original était In the Name of the King : A Dungeon Siege Tale, va être rebaptisé et ne sortira en salle qu’aux Etats-Unis et en Allemagne. Pour les autres, il faudra le voir en DVD ou Blu-Ray. C’est sur cet aspect inédit que les distributeurs vont jouer, en plus de la valeur ajoutée que garantie le nom de Jason Statham (Le transporteur) sur la jaquette. 100 000 exemplaires du film ont été vendus (ce qui équivaudrait à plus de 700 000 entrées en salle) : une nouvelle niche est donc née, et les éditeurs l’ont bien compris.

Alors que le marché du DVD classique, c’est-à-dire précédé d’une sortie en salle, a lui, légèrement baissé ces dernières années, le nouveau créneau du DTV représente aujourd’hui une jolie part du chiffre d’affaires chez certains éditeurs et, est en constante augmentation (plus 37% en 2008). Le Direct To Video possède un avantage énorme puisque, quasi absent des réseaux de partage sur Internet, il jouit du côté inédit lors de sa sortie. Ainsi, des films comme Outlander, le dernier viking ou Le secret de la petite sirène ont connu une arrière saison plutôt bonne alors qu’ils n’auraient sûrement pas rameuté les foules – et encore moins les critiques - en salle.

C’est donc sur ce même modèle et en misant sur une stratégie marketing bien particulière (le bon vieux matraquage) que le film Southland Tales sort en mars dernier. La recette est simple, le film répond à un genre très particulier, ressuscite quelques acteurs oubliés (Sarah Michel Gellar en pornstar, si ça, ça fait pas vendre…) et minaude en prenant des allures de martyrs. On aurait presque envie de lui donner une chance.

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Joséphine Avril (Le 6 avril 2009)