Du sexe sans intérêt, vous y croyez ???

Serbis, traduisez Services au sens prostitution. Tel est le thème central de ce film philippin présenté ce dimanche en compétition officielle. L’histoire est celle d’une famille tenant un cinéma érotique dans les années 70, le Family. Sexe et famille, deux sujets abordés sous un angle pour le moins surprenant, très cru et pas toujours très accessible. On comprend que très difficilement la démarche du réalisateur tant artistique qu’esthétique.

Dès le début du film, des bruits de rue, voitures, klaxons, largement amplifiés squattent la bande-son. Du coup, les acteurs sont obligés de hurler pour se faire entendre. Insupportable. Le cinéma, c’est avant tout pour moi le plaisir de voir un film - parfois cruel ou malsain certes, mais toujours un bon moment. Là, rien à faire, ça fait mal aux oreilles. Et c’est tout. Des scènes de sexe réelles ? Effectivement, il y en a, pas mal. Mais là encore, rien, le néant, aucun plaisir, aucune jouissance cinématographique pour rester dans le thème du film.
Dommage car il reste toujours intéressant et culturellement nécessaire de découvrir et soutenir des petits cinémas.

Amélie Chauvet (Cannes, le 18 mai 2008)