Echappatoire brésilien plutôt réussi !

Déjà primé dans plusieurs grands festivals dont Berlin, présent à Cannes en 2004 avec son Carnets de Voyage et l’an dernier dans le collectif Chacun son cinéma, Walter Salles revient en compétition avec un film fraternel et puissant.

Une plongée au cœur de Buenos Aires, immense agglomération où vivent les quatre fils de Cleusa, enceinte de son cinquième enfant, tous nés de pères différents. Chacun y vit, ou plutôt y survit en s’accrochant désespérément à un rêve, à une croyance. Le foot pour l’un, Jésus ou des autobus pour d’autres. Tous cherchent un échappatoire à leurs difficiles conditions de vie.

Walter Salles nous offre un film plein d’humanité mais sans bon sentiment. Les acteurs débutent tous, apportant ainsi à leurs personnages une véritable authenticité. Chacun étant en quête d’une identité, de ce quelque chose qui les ferait exister. Parmi le peu d’avenirs envisageables pour les jeunes des quartiers populaires au Brésil, il y a bien sûr le foot. Véritable emblème du pays, plus qu’un sport, il est une véritable raison de vivre pour beaucoup. La religion est également très présente dans Linha de Passe à travers l’Eglise évangéliste qui constitue une deuxième croyance, avec le foot.
Walter Salles, à la conférence de presse cannoise :

" Dans un pays où des millions de jeunes sont sans emploi, le foot, la religion ou la marginalité sont quelques-unes des issues possibles. Beaucoup de jeunes côtoient la violence, mais la plupart parviennent à l’éviter. Or, ceux-là ne sont presque jamais filmés – ce qui donne, à la longue, une image faussée de notre réalité. Nous avons voulu aller contre cet état de choses."

Une très belle vision d’un pays toujours en pleine mutation...

Amélie Chauvet (Cannes, le 17 mai 2008)