Festival de Dinard – Dernier jour : Jim Broadbent et un beau palmarès !

Festival de Dinard – Dernier jour : Jim Broadbent et un beau palmarès !

C’est le grand jour ! Ce samedi après-midi, les films en compétition s’affrontent une ultime fois dans les concertations du Jury avant la cérémonie de clôture pendant lequel est dévoilé le palmarès. Mais avant cela, il est encore temps d’assister à des projections.

Après une journée d’ouverture assez plaisante, suivi d’un vendredi sous le signe d’un cinéma du réel très sombre, ce samedi 30 septembre se termine avec un rythme de projections plus lent. Ce matin, c’est rediffusion de deux films de la compétition. A 15 heures, comme prévu, l’incroyable Jim Broadbent vient à la rencontre du public après la projection de A l’heure des souvenirs, son dernier long métrage. Il y incarne un homme dont le premier amour revient à la charge des dizaines d’années plus tard, avec de nombreux souvenirs et secrets prêts à être dévoilés. Malheureusement, ce film nous a laissé un peu sur notre faim et quelques autres spectateurs nous ont partagé ce même ressenti. « C’est du déjà vu et revu », « l’acteur qui fait Jim Broadbent jeune lors des flashbacks ne ressemble en aucun point à Jim actuellement !  », « c’est sympa mais c’est un téléfilm, pas du cinéma » nous confient plusieurs personnes présentes à la projection. Et il faut avouer que ces spectateurs ont majoritairement raison. La bande-annonce de A l’heure des souvenirs est plus touchante que le film lui-même. On ne se lasse pas de Jim Broadbent, ni du personnage nostalgique qu’il interprète, mais le scénario a tout à envier aux autres films de la sélection.

Après le film, l’acteur Jim Broadbent apparait soudain sur l’estrade de la salle de cinéma sans que personne ne l’ait vu arrivé. Avec son sourire doux et son regard rassurant il installe en un quart de seconde un climat chaleureux dans la pièce. Tonnerre applaudissements de la part du public, ravi d’avoir sous ses yeux celui qui a joué Horace Slughorn dans la saga Harry Potter, le commissaire dans Hot Fuzz, le papa de Bridget Jones, l’extravagant Harold Zidler dans Moulin Rouge !, ou encore l’archimestre Marwyn dans la dernière saison de Game of Thrones. Eh oui, rien que cela ! Jim Broadbent, c’est une quarantaine de films ainsi que plusieurs séries. Une carrière phénoménale mise à l’honneur ici, au Festival du Film Britannique de Dinard.

Le comédien n’est pas seulement venu présenter A l’heure des souvenirs. Il est surtout venu échanger avec les spectateurs lors d’un questions réponses de plus de trois quarts d’heure. (Nous le retranscrirons très rapidement ici, complété de notre entretien avec lui). Parce que oui, Jim, il prend le temps. Autographes, selfies, poignées de mains, … l’acteur est très abordable avec ses fans et écoute attentivement les questions de chacun, les déclarations d’admiration des autres. Après plus d’un quart d’heure supplémentaire à papoter avec le public, après le questions réponses, il est temps pour lui de retourner à ses autres activités du festival.

H-2 avant le palmarès. Les rues de Dinard se remplissent de belles robes et d’hommes en costumes. Des odeurs de parfums chics embaument déjà l’entrée du casino et à l’abord du tapis rouge. Pour assister à la cérémonie de clôture, il faut être sur son 31 et avoir une invitation. 19h30. Les équipes de films, courts et longs métrages, sont dans la salle du cinéma Emeraude. Le Jury entre en piste, la soirée peut commencer. Sur scène, les discours défilent. Brigitte Roüan, actrice met le feu au public dont l’enthousiasme était assez discret jusqu’alors. Les premiers prix tombent. Jim Broadbent, encore lui, est le premier à recevoir un Hitchcock d’Or, en hommage à sa longue carrière.

Palmarès complet :

Hitchcock d’or Grand Prix Du Jury : Seule la Terre de Francis Lee
Hitchcock du meilleur scénario : Daphne de Peter Mackie Burn
Mention spéciale du Jury : Pili De Leanne Welham
Prix du public : Pili De Leanne Welham
Hitchcock « Coup de cœur » : Seule la Terre de Francis Lee
Hitchcock d’honneur : Jim Broadbent

Les costumes et belles robes quittent le cinéma Emeraude pour se rendre au Casino de Dinard où se tient un dîner. Mais le Festival ne s’arrête pas de tourner pour le public après cela. Il est encore possible de voir des longs métrages en avant-première. La dernière séance de la journée est à 22h15. Il s’agit de The Limehouse Golem. Cette réalisation de Juan Carlos Medina plonge le public dans les années 1880 et suit l’enquête de l’inspecteur Kildare, interprété par Bill Nighy (qui était présent au Festival !), à la recherche du Golem. Celui-ci est un tueur en série dont la singularité des crimes est une véritable signature. Mélange d’un Sleepy Hollow (Tim Burton) et d’un Sherlock Holmes, The Limehouse Golem propose un thriller horrifique divertissant et sanglant. Sans être gore, il ne prend pas de pincettes avec les corps des victimes. Une petite douceur noire portée par la superbe Olivia Cooke, toujours au top de son talent.

Sur cette dernière projection, le Festival du Film Britannique de Dinard commence lentement à fermer les yeux. Demain, nous rentrons sur Paris tandis que les derniers spectateurs auront la possibilité de voir ou revoir les films primés. Ce dimanche matin, les banderoles des partenaires du Festival avaient disparues des barrières du tapis rouge. Dinard, sous ses nuages, avait un visage d’ores et déjà nostalgique. Dernière balade pendant laquelle nous croisons Jim Broadbent, seul, qui rentrait du brunch d’un des restaurants de la ville. Jusqu’au bout, cet événement cinématographique nous offre de belles surprises.

Merci au Festival de Dinard pour cette organisation et cette superbe sélection.

Estelle Lautrou (1e octobre 2017)