Francis Veber détroussé par Eddie Murphy et Warren Beatty

Scénariste et réalisateur de certains des plus gros succès au box-office des 30 dernières années, Francis Veber raconte dans son autobiographie comment il s'est fait spolier par deux stars d'Hollywood, Eddie Murphy et Warren Beatty.

Le créateur de La Chèvre, de Le Grand Blond avec une chaussure noire et de Le Dîner de cons (repris au théâtre à Paris alors que le remake américain cartonne outre-Atlantique), est installé depuis 25 ans à Los Angeles, où les studios Disney l'avaient appelé.

C'est ainsi qu'il est un jour mandaté pour écrire un scénario sur un monarque africain débarqué par un coup d'Etat alors qu'il se trouve en visite officielle à Washington: du jour au lendemain, Sa Majesté se retrouve un Noir parmi d'autres dans la capitale américaine.

Le producteur pense à Eddie Murphy pour le rôle et rendez-vous est pris avec Veber, raconte celui-ci dans Que ça reste entre nous (Robert-Laffont). Mais la veille, Murphy se décommande "cavalièrement".

Quelques semaines plus tard, le producteur catastrophé prévient Francis Veber que la star s'est approprié le scénario et a mis ses auteurs habituels sur le coup.

Le producteur "Alain Berheim fit un procès au studio mais c'était le pot de fer contre le pot de terre et (...) il dut se résoudre à accepter un settlement" (un dédommagement négocié). "Et Murphy put tourner tout à son aise Un prince à New York, raconte l'auteur.

L'Histoire se répète un peu plus tard avec Warren Beatty. Veber s'est attelé au remake de Les Tribulations d'un chinois en Chine, film de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo en jeune milliardaire blasé qui paye un vieux chinois pour mettre fin à sa vie.

Le projet séduit Beatty qui a alors 60 ans - "Beaucoup trop vieux pour le rôle", pense Veber qui se met néanmoins au travail et voit la star trois fois. Jusqu'au jour où son agent embauche ses auteurs habituels pour écrire de son côté ce qui deviendra Bulworth.

Sans parler de vol, Francis Veber y voit aujourd'hui "au minimum de la désinvolture", a-t-il dit jeudi à l'AFP.

"Ces gens sont à la fois haïssables et aimables. Mais il n'y a pas d'hypocrisie comme ici: s'ils n'ont plus envie de vous, les Américains vous suppriment votre parking sans prévenir et changent la serrure de votre bureau. C'est un monde dur, où on vous accueille en limousine et vous repartez en vélo !"

C'est aussi "un monde très malhonnête: se conduire comme une crapule, c'est un titre de noblesse", poursuit-il. "Il n'y règne pas une morale exacerbée".

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(19 Novembre 2010 - Afp)

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