Gérard Depardieu & Cécile de France font chanter la Croisette !

Gérard Depardieu & Cécile de France font chanter la Croisette !

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Huit ans après sa Palme d’Or à Cannes pour son court-métrage L’interview, Xavier Giannoli présente cette année en compétition son troisième long après Les Corps Impatients et Une Aventure : Quand j'étais chanteur.
Changeant radicalement de registre par rapport à ses deux précédents films, le réalisateur nous raconte cette fois, sur le ton à la fois léger et grave de la comédie dramatique, l’histoire d’un chanteur de bal en Auvergne. Alain Moreau (Gérard Depardieu), qui anime depuis toujours les bals populaires, thés dansants et autres soirées locales, rencontre Marion, jeune et belle femme (Cécile de France) séduisante et énigmatique.
Comme son titre l’indique, Quand j'étais chanteur joue beaucoup sur le registre musical, sur les paroles des nombreuses chansons qui ponctuent le scénario, morceaux français des années 50 à 80 le plus souvent. Outre son sujet, le film nous touche parce qu’il évite très justement un sentimentalisme débordant, restant toujours sur le fil mais sans jamais y tomber. De même pour la parodie, la dérision, importante ici mais juste ce qu’il faut. Notons d’ailleurs la très belle performance de Gérard Depardieu, qui n’hésite pas à se jouer de sa propre histoire, lançant ici et là des répliques pinçantes du style « C’est en durant que l’on devient ringard, alors forcément, si l’on ne dure pas, on ne devient pas ringard » ou « non pas d’alcool, je n’ai plus envie. J’tiens pas à mourir. Tout l’mode me voit déjà mort mais je suis toujours là et compte bien y rester ». Cécile de France s’offre pour sa part l’un de ses premiers vrais rôles de femme. Délaissant (enfin) l’éternelle ado, elle est ici une mère de famille mature et une femme épanouie.
Si Quand j'étais chanteur n’a peut-être pas le panache du chef d’œuvre propre à un palmarès cannois, on lui reconnaît au moins le mérite de nous distraire et de nous amuser deux heures durant… Un peu comme le ferait d’ailleurs un chanteur de bal !

Oscillant constamment entre comédie et drame, le film n’a d’autre prétention que celle de nous raconter la vie d’un homme, chanteur de bal et non chanteur de seconde zone comme Xavier Giannoli tenait à le préciser lors de la conférence de presse cannoise. Une rencontre avec les journalistes que Gérard Depardieu a voulu plutôt animée : « C’est toujours chiant une conférence de presse quand on la regarde à la télé, alors j’vais essayer de faire en sorte que celle-ci ne le soit pas » a t’il lancé avec le sourire aux journalistes en arrivant.
Et alors Gérard chanteur, une seconde vocation ?
Gérard Depardieu : « Ce qu’il y a de beau dans ce film ce sont les chansons, des chansons que je connaissais, cette histoire de quelqu’un qui chante pour faire plaisir aux gens et les faire danser. (…) C’est toujours très intéressant de n’avoir rien à faire que d’avoir du plaisir sur un tournage. C’est ce qui s’est passé sur ce film, une vraie joie. Il n’y avait aucun calcul de ma part derrière, si ce n’est celui de donner du plaisir, comme le chanteur. »
« C’est extraordinaire ce que la musique peut apporter comme humilité. Chanter, c’est comme un art délicat et difficile. Un peu comme jouer, surtout pour une actrice ! Oui, c’est plus difficile que pour les acteurs, et ça dure moins longtemps. Le public est très misogyne… (rires). Pourtant, il y a des acteurs beaucoup plus chiants que des actrices. Des noms ? vous voulez des noms, j’en ai plein ! La prochaine fois, je vous les chanterai ! »

Le personnage d’Alain Moreau existe vraiment en Auvergne, il s’appelle Alain Chanone, un chanteur de bal que le cinéaste a rencontré avant de faire son film.
Xavier Gionali : « Il y a en effet un vrai chanteur dont je me suis inspiré à la base. Je l’ai découvert et je l’ai suivi là-bas, à Clermont-Ferrand. Je l’ai écouté chanter. Il m’a introduit dans cet univers. Et Gérard s’est très bien emparé de ce personnage. »

Mais au fait Cécile, les chanteurs de bal, tourner avec Gérard… Vous en pensez quoi vous, de tout cela ???
Cécile de France : « Je suis arrivée sur le plateau avec mes à priori de parisienne… Mais quand j’ai vu les figurants, les danseurs, j’ai été de suite impressionnée par ce qu’ils faisaient. J’me sentais nulle à côté. J’ai été épatée par la manière qu’ils avaient de danser si bien tous ensemble. » « Quant à Gérard, en fait, je suis très scolaire et ne me laisse pas embêtée par des impressions. Je fais mon boulot, et mon boulot n’est pas d’être impressionnée même si j’étais bouleversée en voyant Gérard ! (rires). On ne se connaissait pas avant le premier jour de tournage, et la première scène que nous avons tourné ensemble, c’est celle de notre rencontre. »

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Amélie Chauvet (Cannes, le 26 mai 2006)