Grève des acteurs : menace fantôme ?

La bataille qui se joue en ce moment à Hollywood entre le syndicat des producteurs (AMPTP) et le syndicat des acteurs (SAG) porte sur les négociations au sujet du nouveau contrat de travail et la rémunération des acteurs. Mais vu que les positions n’ont pas changées et qu’il y’a en plus la crise financière, l’AMPTP ne se déclare pas prête à rouvrir les négociations.
À la SAG, le problème est autre car après ses réélections cet été, les partisans de la grève ne sont plus majoritaires et se retrouvent aux postes-clés de l’organisation. Ces derniers ont tout de même tenté de relancer par échange de courriers les négociations, mais les producteurs ne veulent rien entendre tant que les acteurs ne se décideront pas à revoir leurs prétentions à la baisse au sujet de leur rémunération en fonction des recettes des supports DVD et numériques (VOD, etc…).

Face à ce mur, les acteurs n’ont qu’une chose à faire. Ce qu’ils font toujours et faire ce que leur disent les scénaristes, c’est à dire faire la grève ! Le problème de cette grève est qu’elle a de maigres chances d’avoir lieu si peu de temps après la grève de 100 jours qui a déjà bien paralysé l’industrie. En effet, pour être mise en place, la grève doit être votée par 75% des acteurs syndiqués et ils sont nombreux à ne pas avoir travaillé depuis la grève des scénaristes. Pour les observateurs avisés, cette menace ne serait qu’une manœuvre pour les pro-grève de reprendre pour de bon le pouvoir au sein du syndicat.

Quinze jours plus tôt, 87% des membres de la SAG se déclaraient en faveur de la poursuite des négociations. Mais si la grève n’est qu’une menace en l’air, que reste-t-il aux acteurs face aux producteurs qui se savent alors possesseurs des pleins pouvoirs ? Une question à laquelle ils devront réfléchir tandis que les deux camps se jaugent, s’observent et attendent que l’autre fasse un mouvement pour lui tomber dessus…

N.L. (Le 2 octobre 2008 - Avec Le Film Français)