Guerre et mondialisation au cœur du 57e festival de Berlin

Si le festival de Sundance avait marqué des liens avec la guerre en Irak, le festival de Berlin semble lui aussi très attaché au sujet douloureux de la guerre, passée ou présente. Autre sujet d’actualité très présent dans la sélection de ce 57e festival, la mondialisation.

Cette année, 26 films, dont 22 en compétition, seront présentés entre le 8 et le 18 février, parmi lesquels trois films américains relatant trois aspects de la seconde guerre mondiale. En premier ordre, Lettres d'Iwo Jima de Clint Eastwood, l’un des favoris aux futurs Oscars, sera présenté hors compétition en avant-première européenne. Le film de Clint Eastwood décrit la même bataille que dans Mémoires de nos pères, mais cette fois du point de vue japonais.

Présentés en compétition, on retrouve Secrets D'Etat (The Good Shepherd), seconde réalisation

de Robert de Niro et The Good German de Steven Soderbergh. Le premier, qui réunit Matt Damon et Angelina Jolie, retrace le destin d'un étudiant idéaliste de Yale recruté par les services secrets américains dans les années 40. Le second, réalisé dans le style du mythique Casablanca, relate les retrouvailles entre un journaliste américain impliqué dans une affaire de meurtre dans le Berlin d'après-guerre (George Clooney) et son ancien amour (Cate Blanchett).

Il n’y a pas que les Etats-Unis qui s’intéressent à la seconde guerre mondiale puisque l’on trouve dans la sélection une coproduction germano-autrichienne réalisée sur le même sujet. Les faussaires raconte l'histoire vraie de la fabrication par des prisonniers des camps de concentration nazis de fausses livres sterling pour déstabiliser l'économie britannique.

La seconde guerre mondiale apparaîtra également sous forme d’un documentaire. Tourné dans neuf pays et commenté par l'actrice Nicole Kidman, ce documentaire racontera la vie du chasseur de nazis Simon Wiesenthal. L’homme est déjà apparu dans le documentaire de France 2 La Traque des Nazis diffusé le 15 janvier dernier. Inspiré d’évènements plus récents, le film israélien Beaufort revient quant à lui sur la dernière unité de Tsahal présente au sud-Liban avant le retrait israélien en 2000.

Selon un des organisateurs du festival, cette attention sur la guerre est involontaire, « mais ce n'est peut-être pas une coïncidence si ces films sont réalisés au même moment autour du monde ». L’Amérique en particulier, endiguée dans la guerre en Irak, ne cesse de revenir sur des tragédies passées aux résonances très actuelles.

Les effets de la mondialisation sont l'autre grand thème de la 57e Berlinale. Dans Irina Palm, la chanteuse britannique Marianne Faithfull incarne une veuve pauvre, obligée de travailler dans un club érotique. Quand un homme tombe dans la forêt, avec Sharon Stone, s’intéresse à l'isolement des habitants d'une petite ville américaine. Jennifer Lopez, que l’on n’attendait pas sur un terrain politique, revient dans Les Oubliées De Juarez (Bordertown) sur un fait divers tragique : la disparition mystérieuse de dizaines de femmes à Ciudad Juarez, ville située à la frontière américano-mexicaine.

La France sera cette année bien représentée avec quatre films projetés, dont un en ouverture (La môme d'Olivier Dahan, en avant-première mondiale) et un second en clôture (Angel de François Ozon). Seront projetés en compétition les derniers opus des réalisateurs André Téchiné, Les témoins, et Jacques Rivette, Ne touchez pas la hache.

La 57e Berlinale aura aussi son quota de glamour : outre Clint Eastwood et Cate Blanchett, Isabella Rossellini, Lauren Bacall, Antonio Banderas, Emmanuelle Béart, Richard Gere et Judi Dench sont attendus dans la capitale allemande.

=>Voir la fiche du 57e festival de Berlin

M.B.C. (6 février 2007 - Avec l’AFP)