Hier soir, en marchant sur la Croisette après avoir vu I Love you philip morris de John Requa et Glenn Ficarra (scénaristes de Bad santa), on se demandait sérieusement comment un tel parfum de scandale avait pu entourer ce film.
Alors oui, c’est bien le long-métrage dans lequel Jim Carrey roule de gros patins à Ewan McGregor entre deux « tu me suces » allègrement lancés à son compagnon de cellule. Mais de là à y voir un film militant ou même obscène (puisque c’était le pseudo nœud de la polémique), il faut vraiment y mettre de la bonne (ou plutôt mauvaise) volonté. Hollywood a déjà eu son Harvey Milk de Gus Van Sant après tout, pas vrai ?
Soyons sérieux, le débat n’est pas là. Car i love you philip Morris est moins un film sur la communauté gay qu’une très bonne comédie d’arnaque fonctionnant sur une mécanique – plutôt bien maîtrisée – de sketchs absurdes (on nous promet qu’ils sont tous véridiques) conjuguée à tous les éléments d’une gentille comédie romantique.
Pourquoi chercher plus loin ? Jim Carrey (au service de Requa et Ficarra) nous refait le coup d’Arrête-moi si tu peux, les gags en plus, et ce n’est pas forcément pour nous déplaire de le découvrir dans son personnage d’ex-père de famille et flic modèle reconverti en arnaqueur gay et flambeur.
Si le film n’évite pas toujours les clichés, il sait toutefois conserver une distance ironique salutaire. Au final, on rigole franchement alors pourquoi compliquer les choses ?
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Eléonore Guerra (Cannes, le 20 Mai 2009)