Indiana Jones, piètre géographe

Il y a plus de 500 ans, Christophe Colomb découvrait l’Amérique alors qu’il pensait faire routes vers les Indes. Une confusion que l’on pardonne si on se replonge dans l’époque. Mais, aujourd’hui, confondre le Pérou et le Mexique, comme c’est le cas dans le film Indiana Jones et le royaume du crane de cristal, c’est inexcusable. Et surtout pour les andins.

Si les spectateurs péruviens avaient été préparés par une campagne publicitaire ne laissant rien ignorer du fouet, des différents pistolets de l’aventurier allergique aux serpents, du Saint-Graal ou des nazis avides de reliques aux pouvoirs magiques, ils ont été stupéfaits, voire furieux, d’entendre le mexicain Pancho Villa parler en quechua, la langue des Incas, et constater la confusion dans les décors et les lieux supposés.

« C’est un barbarisme », tonne Hugo Neyra, un historien, devenu directeur de la bibliothèque nationale de Lima. A la sortie des salles, les spectateurs se sont trouvés désorientés par les rancheras, ces chansons traditionnelles mexicaines qui accompagnent le héros dans l’Amazonie péruvienne. Et, ce n’est pas tout. Ils ont été surpris par les féroces guerriers mayas qui parlent la langue des Andes où encore par la fameuse pyramide de Chichen Itza (au Mexique) déplacée… Dans l’Amazonie péruvienne. C’est pas le Pérou !

Enfin, à croire que c’était Eve Angeli la conseillère historique de Steven Spielberg et George Lucas. « Il n’est pas possible de confondre l’Amazonie avec la forêt du Yucatan au Mexique » s’insurge l’historien Manuel Burga, ancien recteur de l’Université San Marcos.

Plus sévère envers les étasuniens, l’historien Teodoro Hampe prétend que pour l’américain moyen, « c’est la même chose que ce soit le Mexique, le Guatemala, la Bolivie ou le Pérou ».

A méditer mais tout de même, à l’avenir, attention où vous mettez les pieds little Jones.

F.D. (Le 04 juin 2008 – Avec AFP)