James Cameron pense que le Wonder Woman de Patty Jenkins est un « pas en arrière »

James Cameron pense que le Wonder Woman de Patty Jenkins est un « pas en arrière »

En pleine promo pour le deuxième volet en 3D de son Terminator, James Cameron s'attaque au Wonder Woman de Patty Jenkins et à la représentation qu'il fait de la femme. Une pique qui ne sera pas restée longtemps sans réponse de la part de la réalisatrice...

Avec ses plus de 800 millions de dollars de recettes mondiales et son succès critique, le petit dernier de Patty Jenkins ne fait pourtant pas toujours l'unanimité. Plusieurs mois après la sortie du film dans les salles, James Cameron, le patron des bulldozers du box-office (Terminator, Titanic, Avatar) a lui aussi eu son mot à dire sur Wonder Woman.

Dans une interview qu'il a accordée au Guardian ce jeudi 24 août, le réalisateur canadien critique sèchement la vision de la femme qui est donnée par ce nouveau Wonder Woman. Selon lui, la représentation de Diana Prince ne fait pas avancer la place des femmes dans les productions hollywoodiennes. Le film serait même un « pas en arrière » car « toute l’auto-congratulation dont a fait preuve Hollywood avec Wonder Woman est très mal orientée. Elle est une icône objectivée, et ce sont les hommes d'Hollywood qui font encore et toujours la même chose ! ».

Le réalisateur considère ainsi, à titre de comparaison, que l'héroïne de son Terminator, Sarah Connor, « n'était pas une icône de beauté. Elle était forte, tourmentée, mauvaise mère et elle a gagné le respect de l'audience par la seule force de son caractère ». Un petit coup de pub pas forcément très bien amené, surtout au vu des réactions très négatives qu'ont suscité les propos du sexagénaire auprès des fans du film de Patty Jenkins. Cette dernière ne s'est d'ailleurs pas privée pour réagir à ces réflexions sur son compte Twitter :

Selon la réalisatrice, « l'incapacité de James Cameron à comprendre ce qu'est, ou ce que défend, Wonder Woman, ne sera surprenante pour aucune femme du monde car, bien qu'il soit un excellent réalisateur, il n'est pas une femme. » Elle reprend les remarques de James Cameron point par point et revient sur le personnage de Sarah Connor en expliquant que « si les femmes doivent toujours être dures, robustes et tourmentées pour être fortes, et qu'elles ne sont pas libres d'être multidimensionnelles, ou de célébrer une icône de femme parce qu'elle est attirante et aimante, nous n'avons pas fait tant de chemin que cela, n'est-ce pas. Je crois que les femmes peuvent et doivent être tout ce que les personnages principaux masculins doivent être». Sans mettre son gant de velours, Patty Jenkins termine avec une main de fer en rappelant, l'air de rien, que « la large audience féminine qui a fait du film un succès peut très certainement choisir et juger ses icônes du progrès toute seule».

Et toc.

Julie Albesa (25 août 2017)