Jean-Luc Godard condamné pour contrefaçon

La série des malheurs du film KING LEAR continue… Jean-Luc Godard a été condamné par le tribunal de grande instance de Paris pour contrefaçon.

L'écrivain Viviane Forrester accuse le réalisateur d’avoir utilisé dans KING LEAR, un paragraphe de son livre sans en demander l’autorisation. Le tribunal a reconnu Jean-Luc Godard coupable de contrefaçon et conclu qu'il a porté atteinte aux droits moraux de la plaignante et aux droits patrimoniaux des éditions du Seuil. Le cinéaste ainsi que la société de production qui diffuse le film, Bodega Films, devront dédommager Vivane Forrester et sa maison d’édition en leur versant à chacun une somme de 5 000 euros. Ce jugement devra, de plus, être publié dans deux journaux aux frais du réalisateur et de Bodega Films.

KING LEAR a été réalisé en 1987 mais a dû attendre avril 2002 pour sortir sur les écrans français. Lorsqu’en 1987, le film est montré pour la première fois au Festival de Cannes, les critiques le vilipendent, les producteurs sont atterrés de cette version trop extravagante de la pièce de Shakespeare et porte plainte contre Jean-Luc Godard.
Cerise sur le gâteau, la maison qui produit le film fait faillite et KING LEAR est rangé dans le coin d'un placard pendant une quinzaine d’années, avant d’être finalement racheté par Bodega Films. Le long-métrage est une réflexion sur la pièce de Shakespeare plus qu’une adaptation conforme et lisse de celle-ci.

S.G. (22 janvier 2004 - Avec AFP)