Jeanne Moreau au 18ème Festival Premiers Plans d'Angers...

Jeanne Moreau, fidèle marraine du festival Premiers plans, est à Angers pour y présenter une rétrospective Louis Malle centrée sur le thème des femmes et de l'amour, qu'elle a ouverte dimanche avec ASCENSEUR POUR L'ECHAFAUD. Diverses autres célébrités sont également au rendez-vous, telle Agnès Varda, venue elle inaugurer la rétrospective « Une journée particulière », composée de films dont l'action se déroule sur moins de 24h, avec Cléo de 5 à 7. La cinéaste a retracé avec humour les conditions de création de ce film, pensé pour satisfaire le souci d'économie du producteur emblématique de la Nouvelle Vague Georges de Beauregard : non seulement on ne sort pas de Paris (« pas de déplacements, donc pas de défraiements »), mais la durée courte de l'action (une heure et demie) permet de ne faire porter à l'héroïne que… « trois ou quatre robes différentes » ! Melvil Poupaud s'est quant à lui livré à l'une des traditionnelles lectures de scénarios, et François Weyergans, prix Goncourt 2005, présentait ses premiers films, datant des années 1960, et évoquait ses projets de revenir à la réalisation.

Du côté de la sélection officielle de premiers films européens, on retrouve des thèmes très sensibles à l'air du temps, comme par exemple l'immigration clandestine, évoquée par plusieurs courts métrages (TIR, du Bulgare Radoy Nikolov ; Horizon Zone, de l'Allemande Brigitte Maria Bertele ; Before Dawn, du Hongrois Balint Kenyeres). Les sujets sociaux sont globalement très présents, ainsi que le thème du passage à l'âge adulte. Du côté des longs métrages, le film français Sauf le respect que je vous dois, de Fabienne Godet, a ouvert la compétition. A travers un scénario partiellement déconstruit, et grâce à l'interprétation sans faille de ses acteurs, au premier rang desquels Olivier Gourmet, il explore avec réussite l'intimité de la souffrance des employés d'une société à la tête de laquelle a été nommé un « nettoyeur », venu mettre la pression pour accroître la rentabilité et se débarrasser des fortes têtes. Schläfer, du réalisateur allemand Benjamin Heisenberg, évoque quant à lui la rivalité entre un jeune chercheur, Johannes, et son collègue Farid, que les services de renseignement lui demandent de surveiller car ils le considèrent comme susceptible de verser dans le terrorisme islamiste. Rivalité professionnelle, amoureuse, non-dits et trahison : ce film très riche captive du début à la fin.

=> Retrouvez toutes les infos sur le 18e Festival Premiers Plans Angers 2006, qui se tient du 20 au 29 janvier 2006...

Arnaud Claes (Angers, Le 23 janvier 2006)