Jeu de massacre familial sur la Croisette

Premier film français à entrer dans la compétition, Un conte de noël fait (faisait ?) figure de poids lourd grâce, notamment, à un casting d’habitués de la Croisette.
Arnaud Desplechin arrive à Cannes les mains pleines et nous convie alors à découvrir son « conte »… ou plutôt son jeu de massacre. Bienvenue donc chez les Vuillard, famille bien sous tout rapport, à ceci près que la mère déteste le fils et vice versa, de même pour la sœur dépressive au mari fuyant et au rejeton fou ; sans compter le benjamin de la famille trompé par sa femme qui lui préfère son cousin et meilleur ami.

Sympa la famille… ? Oui ? Ben pas tant que ça en fait. Si on ne peut nier l’énergie et la justesse de la distribution (mentions spéciales à un Mathieu Amalric désespéré et un Jean-Paul Roussillon en père aimant dépassé), on a en revanche un peu plus de mal avec la mise en scène « à l’ancienne ».
Quant à l’aspect psychologique de ce pugila familial, il est aux abonnés absents : pourquoi (et pour quoi ?) tant de haine ? Pourquoi toutes ces disputes drôles, ces numéros neurasthéniques et ces déchirures horribles mais finalement pas si graves ? Aucune idée. On attendait tant de cette plongée en nous et au final, on nous assène pendant 2h30 une tragédie cruelle, mais finalement gratuite.
Souffrir pour souffrir ? Dommage…

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Eléonore Guerra (Cannes, le 16 mai 2008)