Johnny et Johnnie : Sympathie pour Mr Vengeance ?

Et bah me voilà bien embêtée. Bah oui, car ce matin 7h40 rebelotte le réveil sonne, rebelotte direction le Palais, rebelotte j’ai quasi les yeux fermés. La salle est presque pleine… Le retour au ciné de Johnny Hallyday dans ce Vengeance signé Johnnie To déplace les foules on dirait. D’autant qu’il déclare un peu partout qu’il finit sa tournée d’adieux et qu’après, il « quitte la scène pour se consacrer au cinéma » Déclaration qui peut réjouir, mais qui peut aussi laisser un poil sceptique.

Bon, moi j’avoue Johnny, je suis pas hyper fan. De Johnnie non plus d’ailleurs. Mais comme les deux hommes s’allient pour allumer le feu sur la Croisette avec un polar qui résonne selon eux comme un hommage aux films noirs de Jean-Pierre Melville, je suis plutôt curieuse. Ecrit pour Alain Delon, le rôle est finalement tombé dans les mains de notre Ah-que Johnny national. Faut-il s’en réjouir ?

Il faudra pour se faire prendre le film à la légère, car Vengeance ne fera malheureusement pas partie des œuvres majeures du plus talentueux des réals de polar hongkongais… Faut plus le prendre comme un divertissement, avec un tueur avec des répliques à la Terminator et les soucis du héros de Memento, des gunfights en costards Armani et un accent anglais un chtouille approximatif. C’est sûr, on retrouve dans certaines séquences la fameuse Patte To (formidable scène de la décharge), et l’habituel jeu d’ombre et de lumière nous fait voyager en terrain connu. Mais bizarrement, Vengeance manque de fougue… Ce qui est quand même dommage pour la rencontre une rock star et un maître de l’action made in Asia. Alors oui, ça casse pas trois pattes à un tueur, mais la mise en scène est brillante - comme toujours avec Johnnie To - et du coup, le film s’écoule sans qu’on s’en lasse. Mais bon. Manque quand même un p’tit quelque chose comme on dit.

Donc bon voilà, j’aurais aimé vous l’encenser, mais je crois que mes yeux, mon esprit et mes tripes sont toujours avec le Prophète de Jacques Audiard. Et oui, à l’heure d’aujourd’hui, il me semble bien difficile de dépasser la puissance d’Un Prophète. Un film y parviendra-t-il ? L’avenir et ses Bâtards nous le dira…

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Aurélie Vautrin (Cannes, 16 mai 2009)