Jusqu'en enfer : horreur à la Cannoise

On ne sait pas si on irait jusqu’en enfer pour lui (faut peut-être pas pousser) mais jusqu’à faire une heure de queue entourée de journalistes avides d’horreur fraîche, ça c’est sûr ! Et oui parce qu’on aurait loupé pour rien à Cannes le grand retour de Sam Raimi au genre qui l’a vu naître : l’horreur. Un genre qu’il a quitté il y a beaucoup trop longtemps - et sincèrement, même si la trilogie des Spider-Man vaut le détour, il nous manquait quand même vachement. D’autant que son retour aux sources est archi-culotté : à l’heure des films d’horreur hyper réalistes à la Rec ou The Descent, Monsieur Sam Evil dead Raimi nous balance un film old school au possible. Un vrai train fantôme qui nous chahute, nous bouscule de tous côtés et marche du tonnerre. Le synopsis ? Une "banale" histoire de malédiction, lancée par une mamie gipsy à une banquière blonde qui jusqu’à présent était plutôt gentille dans la vie… Rien que de très classique, donc (le dénouement l’est tout autant) pourtant Jusqu'en enfer, dans sa forme, est carrément fantastique.

Peut-être était-il frustré que son Spider-Man 3 ne corresponde pas exactement à l’image qu’il en avait, toujours est-il que Sam Raimi a décidé de se lâcher, et de nous faire plaisir en se faisant plaisir. Ainsi, il multiplie les clins d’œil aux films cultes de l’horreur, fait des renvois (inconscients ?) à ses propres oeuvres, piège ses personnages – et nous-mêmes par la même occasion. Et oui, car l’une des grandes forces du film est de ne pas se prendre au sérieux, et de provoquer autant de sursauts de terreurs que de rires toujours francs. C’est sûr, l’ex-maestro en la matière n’a rien perdu de son savoir-faire. Certains plans sont tout bonnement magnifiques, le montage est à se damner, et la scène de baston dans la voiture est tellement forte que j’ai une trouille encore plus bleue de descendre au parking toute seule…

Du coup, d’une histoire assez simple, Sam Raimi fait un retour tonitruant dans l’horreur, et prouve à ceux qui pensaient qu’il avait vendu son âme au diable en acceptant l’homme-araignée qu’il sait toujours aussi bien y faire pour nous manipuler.

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Aurélie Vautrin (Cannes, 20 mai 2009)