L'ouverture du 52ème FESTIVAL INTERNATIONAL DE CINE DE DONOSTIA-SAN SEBASTIAN

Le dernier film de Woody Allen ouvre le festival

Woody Allen a ouvert le festival de Saint-Sébastien en Espagne. Il a présenté hors compétition son dernier film MELINDA ET MELINDA dans lequel jouent Radha Mitchell, Amanda Peet et Chloé Sévigny. Son long-métrage mêle deux histoires de la même héroïne, Melinda, interprétée par Radha Mitchell. Mais l’une des histoires tourne au drame, tandis que l’autre suit le cours d’une comédie romantique légère.

Les cyniques pensent déjà à une énième comédie new-yorkaise sur les relations de couples égales à ses précédentes. Le réalisateur ne dément pas mais précise : « C’est comme la nourriture chinoise, il y a beau avoir 100 assiettes différentes, ce sera toujours de la nourriture chinoise. » Le film est donc bien marqué par la touche « Woody Allen » mais il reste unique.

La présence du metteur en scène se justifie par la remise d’un prix pour l’ensemble de sa fructueuse carrière. Il a été accueilli par une véritable standing-ovation. C’est Pedro Almodovar qui s’est chargé de lui remettre sa récompense. L’échange a été relativement bref mais élogieux. Le cinéaste espagnol qualifie son homologue américain « d’un des plus grands génies vivants ». Woody Allen lui rend la monnaie de sa pièce en le désignant de « cinéaste fabuleux ».

L’Amérique selon Woody Allen

Comme de nombreux artistes américains le font, Woody Allen s'est exprimé au sujet du président des Etats-Unis. Ses propos, très fins, sont néanmoins très révélateurs : " Si vous l’observez (G. W. Bush), il est assez amusant, si vous l’écoutez parler, si vous le suivez de près, il peut vous offrir de franches rigolades. Mais c’est le parfait exemple de ce qu’est un îlot de comédie, des moments comiques flottant sur un fond tragique. "

Par contre, le cinéaste ne tient pas à politiser son œuvre. Il considère d’ailleurs que les événements du 11 septembre n’ont pas beaucoup changé au final le quotidien des New-Yorkais. Il regrette cependant que « l’industrie du film américain ne soit pas la plus sensible du monde. » L’amour du réalisateur pour l’Europe est, quant à lui, toujours très fort. Le public européen se révèle souvent beaucoup plus enthousiaste qu’aux Etats-Unis. Ce voyage à Saint-Sébastien a donc un sens particulier pour un homme plutôt réticent aux hommages publics.

S. Y. (20 septembre 2004 - avec AFP)