La Dame de Fer : Meryl m’a sauver (Test Blu-Ray)

La Dame de Fer : Meryl m’a sauver (Test Blu-Ray)

Il n’est pas donné à tout le monde de passer de la comédie musicale romantique pop au biopic politique. Phyllida Lloyd l’a fait. Mais non sans embûches. Car c’est encore une overdose de bons sentiments déjà subie dans Mamma Mia ! que l’on retrouve cette fois dans le film consacré à la vie de Margaret Thatcher, La Dame de Fer, sorti dans les bacs cette semaine.

Bien sûr, cette candeur était excusable pour le film musical hommage au groupe ABBA (qui y était quelque peu maltraité, selon mon humble avis), pur objet de divertissement. Ici, on s’intéresse à quelque chose de, tout de même, plus important, mais surtout plus intéressant. Quel dommage d’être passé à côté de la carrière fulgurante de cette « Dame de fer » en produisant une œuvre aussi creuse, qui frôlerait limite le téléfilm si Meryl Streep n’en était pas la figure centrale.

Parce qu’il faut le dire, sans la reine multi-oscarisée, le film serait certainement passé inaperçu. On l’a bien assez répété mais oui, l’actrice est sidérante, touchante, et ne perd jamais sa personnalité et sa beauté derrière les postiches pour interpréter l’ex premier ministre britannique qu’elle ne caricature jamais.
On pourra d’ailleurs souligner le superbe travail fait sur le maquillage, faisant passer l’actrice par tous les âges avec beaucoup de réalisme, tout comme le soin apporté aux costumes et aux décors.

Visuellement le film est d’ailleurs très beau, mais le récit, lui, manque réellement de subtilité et, curieusement, de simplicité. Façon La Môme (d’ailleurs, les mimiques de Meryl Streep en mamie Thatcher rappellent celles de Marion Cotillard en Piaf à la fin de sa vie), on va et vient entre différentes étapes de sa vie. On commence donc par la fin, soit Margaret Thatcher, à soixante-dix/quatre-vingt ans, sénile et qui échange encore des conversations avec son mari défunt. Elle doit pourtant se débarrasser des affaires de ce dernier, afin de réellement faire son deuil. L’ouverture des placards sera aussi le prétexte du retour aux souvenirs.

Par le biais d’allers et retours assez hachés, on passe ainsi de la jeunesse de Thatcher à sa décadence, de son accès au parti conservateur puis au poste de premier ministre et aux évènements marquants de son mandat (les attentas de l’IRA, la guerre des malouines, la guerre froide, etc.). Le problème est qu’à vouloir parler de tout, Lloyd nous propose un catalogue d’épisodes qui n’ont pas le temps d’être approfondis.

En outre, la réalisatrice a, semble-t-il, davantage voulu mettre l’accent sur la personnalité et la témérité de la dame dans un monde gouverné par les hommes, et sur la relation tendre et complice qu’elle avait avec son mari.
En ressort un film plutôt bancal, qui alterne moments d’émotion grossièrement mis en scène et faits historiques succinctement relatés, ayant simplifié une personnalité dont les agissements et les décisions, dans une société en pleine évolution, étaient bien plus complexes qu’il nous est donné de voir ici.
Bref, merci Meryl - qui éclipse d’ailleurs les autres personnages plutôt creux - pour son interprétation impeccable (espérons que ses chevilles n’éclatent pas), qui donne tout de suite plus de profondeur à cette vision de la vie de la célèbre Dame de Fer.

Bonus du Blu-Ray

Le Blu-Ray nous offre des bonus très classiques. Après les traditionnels galeries photos et bande annonces, vous pourrez donc visionner un making-of d’une vingtaine de minutes, plutôt intéressant, revenant à la fois sur la mise en place du projet, le tournage, la direction d’acteurs, les décors, etc.
Les coulisses proposés sont un peu redondants après le making-of, car certains passages sont les mêmes. L’entretien avec John Campbell, biographe et spécialiste de MT, d’environ dix minutes reste le plus pertinent.

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Marie Devier (21 Juin 2012)