La Septième Salle : le cinéma où vous choisissez le programme

La Septième Salle : le cinéma où vous choisissez le programme

Lassé de rater le meilleur du cinéma indépendant faute de diffusion suffisante ? Envie de revoir un classique du 7e art sur grand écran ? La Septième Salle propose aux spectateurs de choisir eux-mêmes la programmation de leur cinéma, à mi-chemin entre la VOD et le ciné-club d'antan.

Expérimenté depuis juin dans une dizaine de cinémas du Nord/Pas-de-Calais, le dispositif s'est déjà étendu au Maine-et-Loire, à l'Aisne, et à deux salles parisiennes.

En tout, vingt salles font actuellement partie du réseau, qui devrait regrouper près de 80 salles d'ici fin 2012. "Nous visons 250 salles pour avril 2014", déclare à l'AFP Tom Dercourt, le créateur du concept.

Le principe est simple: une fois inscrit sur le site de la Septième Salle - qui compte actuellement 1.300 membres - les spectateurs se voient proposer une sélection de films - issus pour la plupart du cinéma indépendant, du documentaire ou du répertoire classique - et votent pour celui qu'ils souhaiteraient voir.

Pour septembre, 17 films sont ainsi soumis aux suffrages, parmi lesquels Summertime de Matthew Gordon, prix du jury au festival de Deauville 2011, Les enfants de belle ville, premier film de l'Iranien Asghar Farhadi, acclamé depuis pour Une séparation, ou encore Lola de Jacques Demy.

L'idée n'est pas de proposer la énième diffusion d'un mastodonte hollywoodien ou de la dernière comédie française, mais "plutôt d'aider les spectateurs à trouver les films qui n'ont pas pu venir jusqu'à eux" et de "redonner une nouvelle chance aux films", explique Tom Dercourt, par ailleurs producteur et distributeur de films.

Car du fait de l'augmentation continue du nombre de productions, la durée de vie des films en salle est de plus en plus limitée. "Certaines oeuvres de qualité n'ont plus le temps de trouver leur public. Ce que nous voulons, c'est proposer des films inédits ou des séances de rattrapage, et ainsi redonner du temps au temps", ajoute M. Dercourt.

"Ce n'est pas au marché de dicter la programmation, mais au désir du spectateur", juge-t-il.

Le film qui recueille le plus de suffrages est diffusé lors d'une séance spéciale, à tarif réduit, parfois suivie d'un débat.

"Il s'agit d'une sorte de ciné-club 2.0 participatif et communautaire", indique M. Dercourt.

Car en plus de voter, les internautes sont invités à afficher leurs souhaits de programmation sur les réseaux sociaux, afin de créer une véritable communauté de mobilisation autour de certains films.

Au cinéma Le Majestic de Lille, c'est Annalisa, film italien n'ayant bénéficié que de dix copies France, qui a récolté le plus d'adhésion pour la séance du 13 septembre.

Seuls six spectateurs se sont présentés à la séance, soumise à forte concurrence en raison d'un festival se déroulant au même moment. Néanmoins, tous plébiscitent le concept.

"C'est une super idée, j'avais envie de voir ce film, mais je n'avais pas eu le temps au moment de sa sortie, ça va me permettre de me rattraper", se réjouit Patrick Beaudouin, cinéphile averti.

Quant à Antoine Gilles, qui participe pour la troisième fois à la Septième Salle, il indique qu'il n'avait pas entendu parler du film avant. "J'ai lu le résumé sur le site, ça avait l'air bien, donc j'ai voté", indique-t-il.

Du côté de l'exploitant, l'expérience est également jugée positive. "En moyennne, on a une trentaine de spectateurs par séance. C'est un bon début", estime Michel Vermoesen, directeur de deux salles de cinéma lilloises.

"C'est bien de rendre le cinéma plus proche du public. C'est un nouveau lien que l'on crée avec les spectateurs", se félicite-t-il.

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(14 Septembre 2012 - Relax News)