Laissez-vous porter par Never Let Me Go (Test DVD)

Laissez-vous porter par Never Let Me Go (Test DVD)

Kathy, Ruth et Tommy, trois amis élevés dans un pensionnat coupé du monde, découvrent qu'ils ne sont que de simples clones conçus dans le but de donner leurs organes…

Le sens de la vie, le clonage et la mort

Adapté du roman éponyme de Kazuo Ishiguro, il ne faut certainement pas prendre Never let me go pour un film de science-fiction. Le thème du clonage n'est ici qu'une toile de fond, un prétexte aux réflexions sur la vie et la mort. Et c'est là l'intelligence du film. Pas de saut brutal et traumatisant dans un monde futuriste ni d'explications scientifiques grand-guignolesques. En situant l'intrigue dans l'Angleterre des années 50 et ses cottages, Mark Romanek prend le contre-pied du genre et se concentre sur ses protagonistes purs et naïfs, les laissant vivre et porter le film, ou du moins essayer.

Car ces clones tentent tant bien que mal de vivre et de comprendre leur existence pour ainsi mieux appréhender cette fatalité qu'est la mort. Mais à force de ressasser ces questions existentielles déjà maintes fois utilisées et re-visitées, les personnages comme les spectateurs tournent en rond dans cette quête de réponses vaines et on s'ennuie.

On s'ennuie de les voir courir après le temps qui au final ne pourrait - ne peut - leur servir. Car finalement ces clones ne savent pas "vivre". On leur demande d'être, pas d'exister. En atteste le personnage de Ruth (Keira Knightley), clone parfait. Incapable de spontanéité, impersonnelle, elle reproduit les gestuelles vues dans les séries télévisées et pousse le mimétisme jusqu'à s'emparer des sentiments qu'éprouve Kathy pour Tommy. Jalousie ? Pour sur, mais c'est surtout la peur de la solitude. Non seulement angoissés d'affronter la mort, ils sont effrayés d'y faire face seuls. Ceux qui le veulent, peuvent donc être "accompagnants" de ceux qui commencent le don d'organes avant d'en faire de même. Altruisme ou moyen de reculer l'échéance ?

Kathy (Carey Mulligan) est accompagnante. C'est elle qui accompagnera Ruth puis Tommy (Andrew Garfield, véritable révélation) dans leur devoir et, narratrice, c'est elle qui accompagnera les spectateurs dans le film. Mélancolique, Carey Mulligan livre un jeu à l'image de son personnage : pudique, réservé, sensible.
Mais l'interprétation du trio d'acteurs et la beauté des cottages, magnifiées par la photographie, ne suffisent pas. La réflexion est superflue et le film aussi froid que peut l'être la mort à laquelle s'attendent les personnages, à laquelle nous nous attendons tous, fatalement.

Un DVD monotone

Définition de bonus : "Eléments additionnels qui offrent une plus-value au produit initial."
On ne peut malheureusement pas dire que cette définition prenne tout son sens avec le DVD de Never let me go. Les galeries photos sont sans grande importance et les 30 minutes sur l'adaptation du célèbre roman de Kazuo Ishiguro ne sont certes pas inintéressantes mais un peu faiblardes et monotones.
En bref, un DVD ordinaire.

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Zoé-Alice Klein (10/08/11)