Et ça n’est pas moi qui le dit mais bien Lars Von Trier lui-même… Et oui, deux jours après sa présentation sur la Croisette, Antichrist fait encore parler de lui. Vivement pris à parti par les journalistes lors de la conférence de presse, le réalisateur danois a sorti LA petite phrase qui tue : « Je travaille pour moi, pas pour le public. Je n’ai pas à me justifier. Je n'avais pas d'autre choix que de réaliser ce film, c'est la main de Dieu. Et je suis le meilleur réalisateur du monde. Mais Dieu, lui, n'est pas le meilleur dieu possible. » Bon bah voilà, ça c’est dit…
En tout cas le vent de la polémique a bel et bien soufflé, mais sans doute pas autant qu’on aurait pu le croire : « seulement » quatre malaises pour Lars Von Trier contre plus de 200 personnes archi en colère pour Irréversible. Et oui, malgré ces séquences de sexe sauvage et ces scènes de mutilation chirurgicales, le film a été ovationné lors de sa présentation officielle (!)… Peur de la réaction du public (ou peur de ses propres images ?), Lars Von Trier avait pourtant préféré quitter la salle et n’a du coup rien entendu. Spécial, comme réaction n’est-ce pas ? En tout cas il aura peut-être droit à d’autres applaudissements dimanche soir, car même si le film est particulièrement insoutenable, il y a des chances qu’Isabelle Huppert et ses amis jurés lui donnent un petit quelque chose…
En tout cas tout ça ne change rien au film en lui-même, qui sortira bel et bien le 3 juin sur nos écrans dans la version présentée à Cannes… En revanche, il est déjà question d’une version censurée pour les "pays prudes" : "On avait un accord depuis un an avec Lars de faire une version « catholique » du film, de couper certaines scènes et les remplacer par d'autres, sinon il serait invendable sur des marchés pudiques comme le sud de l'Europe, l'Asie et les Etats-Unis", explique Peter Aalbaek Jensen, l'un des producteurs d'Antichrist. Tu m’étonnes…
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Aurélie Vautrin (Cannes, 20 mai 2009)