Le Complexe du Castor : le film qui aurait pu... (Test DVD)

Le Complexe du Castor : le film qui aurait pu... (Test DVD)

Walter est un homme dépressif. Plus rien ne lui fait envie, il s'éloigne de tout et de tout le monde. Sa famille ne le supportant plus, sa femme décide de le mettre à la porte afin de protéger leurs enfants.

Il va alors faire une rencontre pour le moins inattendue : une marionnette de castor. L'animal va lui permettre de se confier, de dire à ses proches tout ce qu'il a sur le cœur. Petit à petit, il va gagner en confiance en lui et retrouver sa joie de vivre, mais, lorsqu'il se sentira enfin prêt à reprendre le contrôle de sa vie, la marionnette ne sera pas si facile à mettre de côté...

L'histoire de cet homme très faible psychologiquement, qui passe de la dépression à une forme de schizophrénie était, sur le papier, très intéressante. Pourtant, avec Le Complexe du castor, Jodie Foster nous déçoit.

En effet, le portrait singulier de Walter – auquel on aimerait bien pouvoir s'attacher – et de sa famille, manque de finesse. Ainsi, on peut avoir l'impression qu'elle prend le spectateur pour un imbécile tant tout finit toujours par être expliqué. Elle utilise des images dont la symbolique saute (trop) aux yeux et, au cas où le spectateur serait passer à côté du message, les personnages mettent des mots sur ces mêmes images. On comprend par exemple dès le départ que le fils de Walter fait tout pour ne pas lui ressembler, mais en plus on nous le montre dans les actions (le tableau des points communs que dresse le jeune homme), et on nous le dit dans les dialogues. Les explications arrivent donc avec leur gros sabots, entraînant alors une certaine redondance entre ce que l'on nous montre et ce que l'on nous dit, et c'est bien dommage !

Si l'intention de Jodie Foster de « sauver » Mel Gibson, de redorer son blason, voire de le faire redevenir « persona grata » à Hollywood, était louable, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur de ses (nos) espérances.

Dès le début du film, la voix-off de Walter réussit à nous mettre mal à l'aise face à ce personnage qui provoque, aussi bien chez sa famille que chez le spectateur, la pitié et la colère. Mais, un homme qui parle de lui-même à la troisième personne, ça devient vite plutôt désagréable. Ce qui nous met mal à l'aise également c'est la vision de Mel Gibson en pantin désabusé dans son costume trop grand. Incarné un homme abîmé non pas par la vie (le personnage ne semble pas avoir traversé des épreuves terribles pour en arriver là), mais par la vision de la vie qui découle de sa santé mentale, aurait pu être pour l'acteur une véritable renaissance artistique. Le Complexe du castor aurait pu être l'écrin parfait pour son grand retour. Au lieu de ça, malgré quelques scènes touchantes, le personnage de Walter tombe trop souvent dans le ridicule. Les intrigues parallèles parasitent trop fréquemment ce portrait d'un homme mentalement malade.

Le DVD

Malheureusement, l'édition dvd ne sauve pas le tout. Des commentaires au making-of, on nous explique encore une fois le pourquoi du comment des réactions des personnages, de leurs sentiments, etc...

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Julie Aït-Messaoud (20 Octobre 2011)