Maestro : Un hommage à Jocelyn Quivrin

Maestro : Un hommage à Jocelyn Quivrin

L'acteur Jocelyn Quivrin avait eu l'idée d'un film sur son tournage avec Eric Rohmer. Sa mort accidentelle à 30 ans a tout arrêté. Cinq ans plus tard, son amie Léa Fazer reprend le flambeau et signe Maestro, ode à la joie de vivre et la jeunesse.

Le maestro du film c'est Cédric Rovère (émouvant Michael Lonsdale, 83 ans), monstre sacré du cinéma d'auteur qui tourne avec des bouts de ficelle son nouvel opus se déroulant au Ve siècle, "Les amours d'Astrée et de Celadon". En face, une équipe de jeunes comédiens entièrement subjugués par le maître. Mais pas Henri (Pio Marmaï) dont le rêve est plus de tourner dans un film d'action style Fast and Furious et qui se retrouve là plongé dans un bain de poésie et de culture.

Jocelyn Quivrin a tourné effectivement "Les amours d'Astrée et de Celadon" en 2007 sous la direction d'Eric Rohmer (87 ans à l'époque), une expérience tellement étonnante et formatrice que la jeune star montante du cinéma français avait décidé d'en faire un film et en avait parlé à son amie scénariste Léa Fazer afin qu'elle l'aide à l'écrire.

Pas question cependant de coller à une réalité pure et dure. "Avec Jocelyn, on n'est pas resté cantonnés à raconter comment Rohmer était et comment Jocelyn était. On a écrit un film avec des personnages qui sont plus larges", raconte à l'AFP la réalisatrice Léa Fazer, toujours attristée par la mort de son ami mais qui a signé dit-elle un "film joyeux".

"Indéfectible joie de vivre"

"Jocelyn a été très touché par Rohmer, sa joie de vivre, sa fantaisie, son humour, son esprit fantasque", mais aussi son intérêt pour la jeunesse. Et "pas pour la dresser", poursuit-elle. Le film raconte donc "une très belle rencontre entre un vieil homme et un jeune homme différents à tous points de vue mais qui partagent une indéfectible joie de vivre", dit encore Léa Fazer. "Jocelyn voulait aussi parler de ce mystère qui fait qu'on se dit qu'on est en train de faire un truc ridicule pour à la fin être extrêmement touché par le film, par sa poésie". Maestro de ce fait interroge "sur les barrières, les convenances, les pédigrees, sur le <>", poursuit Léa Fazer. "Michael Lonsdale a joué du Marguerite Duras et dans James Bond !" rappelle la cinéaste. "Pio Marmaï a fait l'école de la comédie de Saint-Etienne, fréquenté les grands textes et c'est un acteur foufou passionné de moto !".

Pio Marmaï parle lui d'un film sur "la transmission". "Qu'est-ce qu'être comédien, devenir jeune artiste aujourd'hui ? C'est un truc qui me parle car je passe par là. Qu'est-ce aussi que le rapport avec un mentor, moi qui n'en ai pas eu ?"

Ce film fabriqué avec un petit budget (2 millions d'euros), racontant sur grand écran comment une troupe joue à fond la carte du système D pour finir le tournage, se veut aussi "un hommage à un cinéma qui n'existe plus", poursuit Léa Fazer qui a beaucoup mis de son expérience au théâtre et au cinéma dans ce 5e opus. "Les films fauchés, ça existe, comme le nôtre. Il faut se battre pour que ce cinéma-là" continue, ajoute-t-elle.

Maestro débarque en salle ce mercredi. (re)Découvrez la bande-annonce :

=> Toutes les infos sur Maestro

(20 Juillet 2014 - Relax News)