Malveillance : Madame est servie... (Test DVD)

Malveillance : Madame est servie... (Test DVD)

Marco est le nouveau concierge. À première vue, Marco est bien sous tout rapport. Disponible, à l’écoute et toujours là pour aider, les locataires sont rassurés de le savoir près d’eux… Mais pas aussi près qu’ils ne le pensent…

 

Un film qui dérange

Clara est une jeune femme indépendante qui vit seule en attendant le retour de son petit ami. Dès qu’elle rentre chez elle après une journée de travail, tout ce que veut Clara, c’est se détendre. Mais une fois la lumière éteinte et les paupières fermées, le concierge de l’immeuble sort de sous le lit pour l’enfoncer dans un sommeil bien plus profond, et ainsi pouvoir faire bon lui semble dans cette si sécurisante et intime forteresse que représentait au premier abord son appartement.

Une idée qui en ferait frissonner plus d’un(e) !
Le sujet de Malveillance, signé Alberto Martini et mis en scène par Jaume Balaguero (Rec), s’annonce clairement pervers via un voyeurisme poussé aux extrêmes. Et ça fonctionne ! On est gênés, tendus, et l’on s’identifie bien malgré nous à cette pauvre fille qui, sans le savoir, est harcelée aussi bien oralement (elle reçoit des lettres et des textos insultants de Marco) que physiquement. Mais le malaise ne s’arrête pas là. Le fait que le film se présente du point de vu de Marco s’avère encore bien plus troublant et le final, terrifiant, est à vous glacer le sang !

Malveillance (titre original : "Mientras Duermes" - en français : "Pendant que vous dormez") s’avère être une bien belle réussite, menée par une réalisation minimaliste mais efficace, qui s’ajoute à la désormais longue liste d’œuvres espagnoles modernes qui resteront dans nos mémoires pour notre plus grand plaisir (ou pas).

Un homme… Un monstre

Chapeau bas à Luis Tosar, acteur jusqu’alors plutôt discret, impeccable dans les chaussures de ce personnage des plus ignobles et mal dans sa peau, auquel il suffit d’un regard pour nous tétaniser. Ce Marco, qui souffre d’un besoin irrépressible de voir les autres souffrir pour connaître le bonheur, reste un personnage complexe et finement étudié par le scénariste, qui mérite qu’on lui envoie des fleurs. Une chose est sûre, on ne verra plus jamais notre concierge de la même manière…

 

Plus loin dans la production

Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le film, un entretien sous le lit (oui vous avez bien lu) avec Jaume Balaguero vous permettra de mieux cerner ses motivations de metteur en scène, ainsi qu’un making of des plus complets qui rappelle (beaucoup) le premier bonus, mais dans une version plus approfondis grâce aux commentaires des autres membres de l’équipe. Pour finir sur une note un peu plus gourmande, des scènes coupées vous permettront d’explorer davantage la perversité quotidienne de Marco.

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Audrey Soto (8 Juin 2012)