Martyrs échappe à l'interdiction aux mineurs

Le film d'horreur français Martyrs ne sera pas interdit aux mineurs, la Commission de classification des oeuvres cinématographiques ayant opté pour l'interdiction aux moins de seize ans, dans un deuxième avis mardi soir, a indiqué mercredi à l'AFP l'un de ses membres.

Réunie mardi dans la soirée en séance plénière, la commission présidée par Sylvie Hubac a revu le film et préconisé une interdiction aux moins de seize ans assortie d'un "avertissement", par 14 voix contre 12 en faveur de l'interdiction aux moins de 18 ans, a précisé cette source.
L'avis officiel de la commission n'était pas encore émis ce mercredi matin.
Dans un premier avis le 29 mai, la commission avait souhaité l'interdiction aux moins de 18 ans de ce thriller, en raison d'une violence jugée extrême.
Nombre d'organisations professionnelles du cinéma avaient alors dénoncé une recommandation très restrictive, rarement usitée pour les films sans scènes de sexe explicites, craignant qu'elle ne mette en péril la carrière commerciale de Martyrs et plus largement, des films de genre.

Après avoir reçu son réalisateur Pascal Laugier, la ministre de la Culture Christine Albanel - qui au final décide de l'éventuelle restriction accompagnant la sortie - avait alors convié la commission à revoir le film.
Mercredi dans un communiqué, la Société des réalisateurs de films (SRF) s'est félicitée de voir le film "échapper à la censure" grâce à la "très forte mobilisation des réalisateurs, producteurs, distributeurs, critiques de cinéma et spectateurs".
La SRF demande en outre à la ministre de la Culture de "confier dans les plus brefs délais" au Centre national de la cinématographie (CNC) une "mission de concertation, de réflexion et de proposition" sur la Commission de classification.

Martyrs relate la vengeance d'une jeune femme séquestrée et martyrisée dans l'enfance, contre ceux qu'elle pense être ses ravisseurs.
En octobre 2007, un film japonais des années 60, Quand l'embryon part braconner, avait été interdit aux mineurs, de même que le film d'horreur américain Saw 3 en novembre 2006.

(Le 2 Juillet 2008 - Avec AFP)