"Le ruban blanc, est un film extraordinaire qui ne livre pas de message, mais dit des choses importantes. C'est un film philosophique en un certain sens, totalement moral. C'est ce que je voulais récompenser. Il garde la distance parfaite"... Voilà les mots de la présidente du jury Isabelle Huppert pour définir la nouvelle Palme d'Or de Cannes. Une actrice qui, rappelez-vous, avait joué pour Michael Haneke dans La Pianiste : "J'adore son travail, son humanité qui prend parfois un chemin étrange, ce qui rend son travail encore plus intéressant, encore plus fascinant. Il entre dans l'âme humaine."
Interrogée sur le nombre d'oeuvres récompensées - 9 sur 20 en sélection - elle a répondu : "ces films méritaient d'être primés, cela reflète nos goûts". Concernant le Prix de la mise en scène à Kinatay - qui a suscité pas mal de huées lors des projections cannoises, le juré turc et réalisateur Nuri Bilge Ceylan affirme "que le jury l'a apprécié. Mais ce n'est pas un film à l'eau de rose"... "N'y allez pas en amoureux", a ironisé l'écrivain britannique Hanif Kureishi. Tu m'étonnes, car le film montre des images éprouvantes de l'assassinat d'une jeune prostituée... Aïe.
Enfin, à propos des rumeurs de fortes dissensions dans le jury, la jurée indienne Sharmila Tagore a dit : "cela devait rester entre nous". Comprenne qui voudra...
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Aurélie Vautrin (Cannes, 24 mai 2009)