Philippe Lioret répond à Eric Besson

Le cinéaste Philippe Lioret affirme avoir voulu, avec son film Welcome qui sort mercredi, non pas mettre en parallèle la situation des migrants à Calais et celle des juifs sous l'occupation, mais dénoncer des " mécanismes répressifs " qui se " ressemblent étrangement ".

Dans une lettre ouverte à Eric Besson publiée par le quotidien Le Monde daté de mercredi et reprise par l'AFP, Philippe Lioret répond aux propos du ministre de l'Immigration.

Samedi, celui-ci avait accusé le réalisateur d'avoir " plus que franchi la ligne jaune lorsque, dans une interview à La Voix du Nord, il dit 'les clandestins de Calais sont l'équivalent des juifs en 43' : cette petite musique-là est absolument insupportable ".

" Dans toute société en situation de crise, face à l'injustice, chaque citoyen se trouve un jour placé face à ses responsabilités ", lui répond Lioret.
" George Brassens a parfaitement illustré le choix de cet engagement dans sa Chanson pour l'Auvergnat. A mon époque, la nôtre, je fais de même avec mon film ", poursuit-il.
" Sachez qu'en l'occurrence, je ne mets pas en parallèle la traque des juifs et la Shoah, avec les persécutions dont sont victimes les migrants du Calaisis et les bénévoles qui tentent de leur venir en aide, mais les mécanismes répressifs qui y ressemblent étrangement ainsi que les comportements d'hommes et de femmes face à cette répression ", poursuit le réalisateur dans sa lettre ouverte à M. Besson.

Dans Welcome, qui sort mercredi, Vincent Lindon incarne un maître nageur de Calais qui s'attache à un adolescent irakien immigré clandestin, arrivé dans cette ville du Pas-de-Calais et prêt à tout pour rejoindre sa petite amie émigrée à Londres.

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(Le 10 Mars 2009)