Polisse : Quand Maiwenn frappe juste et fort (notre avis)

Polisse : Quand Maiwenn frappe juste et fort (notre avis)

Alors que Melissa (Maiwenn), une jeune photographe, est mandatée par le Ministère de l’Intérieur pour réaliser un livre de photos sur la Brigade de Protection des Mineurs (BPM), elle ne sait pas encore à quelles situations elle devra faire face. Parents maltraitants, pédophiles, pickpockets, dérives sexuelles… elle sera témoin des pires atrocités.

Parmi les membres de la brigade, Melissa va faire la connaissance de Fred (Joey Starr), Nadine (Karin Viard), Iris (Marina Foïs), Mathieu (Nicolas Duvauchelle), Sue Ellen (Emmanuelle Bercot), Baloo (Frédéric Pierrot), Gabriel (Jérémie Elkaïm), Chrys (Karole Rocher),… qui, malgré leur preuve de sang-froid face aux victimes ou à leurs agresseurs, ne parviennent pas toujours à trouver l’équilibre entre leur vie professionnelle éprouvante et leur vie privée.

Avec Polisse, Maiwenn signe une œuvre quasi-documentaire d’un réalisme poignant, qui nous bouscule parfois, nous émeut souvent, et repousse nos limites du cinématographiquement supportable. Car si côté mise en scène on frôle la perfection, le point fort du film s’avère être son casting. Bien que l’on ait habituellement le reflexe de pardonner les maladresses des comédiens d'un jeune âge au cinéma, cette fois-ci on serait plutôt tentés de leur offrir un Oscar pour leur performance frappante de naturel. Un jeu si crédible qu’il nous dérange quelques fois, durant des scènes qui nous feraient presque passer pour des témoins de véritables interrogatoires.

Dans cette mise en évidence d’un métier indispensable mais trop peu reconnu (la réalisatrice met l’accent sur le fait que la brigade est presque snobée par les autres services de police, qui la surnomme "la brigade des biberons"), ce sont les comédiens principaux qui nous mettent une véritable claque émotionnelle. Alors que Joey Starr nous surprend dans le rôle d’un père (quasi)divorcé au bord de l’explosion lorsqu’il est confronté à des cas plus difficiles les uns que les autres, Marina Foïs nous prouve qu’elle est une grande actrice et Karin Viard est tout simplement parfaite. Le reste des acteurs n’est pas en reste côté talent, mais si nous devions tous les citer, nous n’en finirions jamais…

Au final, Maiwenn, qui depuis plusieurs années a su guérir de ses propres blessures, nous parle de la vie, de ses fêlures, bien que nous n’en n'ayons pas toujours conscience (avant de rentrer dans la salle), elle est là pour magistralement nous réveiller.

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Audrey Soto (18 Octobre 2011)