Prises de pouvoir à Berlin !

La journée d'aujourd'hui à Berlin était marquée par la présentation de plusieurs « poids lourds » de la compétition, et par un thème central à tous ces films : le pouvoir.
Le long-métrage italien Romanzo criminale, très grand succès en Italie et déjà largement primé, est l'un d'eux. Kim Rossi Stuart, Stefano Accorsi, Claudio Santamaria, Pierfrancesco Favino, Riccardo Scamarcio et la française Anna Mouglalis sont à l'affiche de ce film qui nous entraîne dans le Rome des années 70, à l'âge d'or des Brigades rouges. Une bande de petits criminels fait peu à peu régner sa loi sur la capitale italienne. Ils sont trois : le Libanais, Freddo et Dandy. L'enlèvement d'un riche bourgeois leur met le pied à l'étrier. La rançon est investie dans le trafic d'héroïne. Alliée à la Mafia, la bande prend vite le contrôle total de ce business et gagne, en échange de quelques services, la protection de fonctionnaires affectés aux sales besognes de l'Etat. Concentrées sur la lutte contre le terrorisme, les forces de l'ordre sous-évaluent la capacité de nuisance de ces jeunes truands. A l'exception du commissaire Scialoia, qui compte sur sa relation ambiguë avec Patrizia, une prostituée dont Dandy est amoureux, pour les faire tomber. L'homme n'est pas au bout de ses peines. Mais la petite bande, non plus. Après la gloire, le déclin…
C'est en parlant de son rôle dans ce film lors d'une interview à l'Afp que la comédienne Anna Mouglalis a affirmé : "Au cinéma, les femmes, ça reste des mamans ou des putains" (…) "C'est un rôle assez classique : c'est à travers elle, cette femme un peu fatale, que le policier obtient les éléments pour rencontrer la bande. Au niveau de la progression dramatique, c'est un personnage fondamental. Je m'intéresse aux personnages qui résistent à tout, qui deviennent des personnages mythologiques, comme Marie-Madeleine, l'une des grandes figures féminines"., a t'elle ajouté.

Autre film très attendu présenté aujourd'hui à Berlin, l'ivresse du pouvoir de Claude Chabrol, un scandale politico-financier, directement inspiré de l'affaire Elf. Isabelle Huppert, François Berléand et Patrick Bruel forment le casting de ce film qui sortira en France mercredi prochain.
Le réalisateur français et sa comédienne fétiche Isabelle Huppert, de passage en Allemagne pour présenter le film, en ont expliqué la portée lors d'une conférence de presse.
Claude Chabrol : "Il faut se laisser porter par des ressemblances éventuelles, mais pas les rechercher". "En fin de compte, ce qui m'intéressait, c'était de prouver la vraisemblance des événements qu'on relate par une réalité proche". "Je n'ai pas cherché à dénoncer des événements connus de tous, mais plutôt à montrer quelles peuvent être les répercussions sur l'esprit humain d'un pouvoir, quel qu'il soit, et jusqu'où il peut entraîner les individus (...) Le pouvoir soûle et l'abus de pouvoir tue".
Isabelle Huppert : "Le juge d'instruction a un statut spécial qui lui confère une singularité : tantôt une solitude, tantôt l'illusion ou l'assurance d'un pouvoir très grand".

Toujours du pouvoir avec Find me guilty de Sidney Lumet, qui était également projeté aujourd'hui. Ce film avec Vin Diesel, Peter Dinklage et Linus Roache, tiré d'une histoire vraie, évoque le plus long procès judiciaire de l'histoire de la mafia aux Etats-Unis...

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A.C. (16 février 2006 - Avec AFP)