Quand Spiderwick rime avec symphonique !

Les chroniques de Spiderwick sont, à vue d’oeil, les aventures d’une jeunesse rêveuse, plongée au cœur de ses propres peurs et fantasmes et guidée par la petite portion de bonhomme que forme Jared, vaillant héros de cette saga enfantine. Mais le monde de Spiderwick, c’est également tout un univers développé par la patte de Mark Walters et finement mis en musique par James Horner, éminent compositeur des grandes épopées hollywoodiennes.

C’est d’ailleurs sur la singularité et l’inventivité de ce dernier protagoniste que nous nous attarderons ici, avec sa contribution sonore à un conte pour enfants que tous les adultes leur envient bel et bien. Certains se rouleront par terre, mais les plus mélomanes pourront toujours se consoler avec la bande-son du film, que l’on n’est pas prêts de lâcher de sitôt.
Plus difficile d’accès que le film et réfléchi en 15 morceaux, cet accompagnement musical illustre parfaitement bien les aventures de Freddie Highmore et de sa bande. De l’oppressante entrée en matière des cordes et des violons, jusqu’à l’effroi mis en scène dans « Dark Armies From The Forest Attack », le compositeur multi-oscarisé arrive à illustrer musicalement toute une palette de sentiments, grâce à un orchestre rigoureux et que l’on voit en recherche perpétuelle du bon son, du bon arrangement, capable de fasciner et de prendre tout le monde à revers. Le morceau illustrant la course dans les tunnels de Spiderwick prend l’auditeur à contre-pied et impose un rythme effréné d’arrangements philharmoniques, déjà bien implanté dans l’esprit du compositeur.

Après Titanic et Braveheart (dans un tout autre registre), James Horner revient à la source de sa formation. Une symphonie ponctuée de litanies parfois exceptionnelles (« The Flight of The Griffin »), de joyeux moments fanfarons amenés par l’évocation musicale de personnages hors du commun. Même si au demeurant, cette bande originale reste très développée et fouillée, elle pèche parfois à l’excès dans des formats de chansons très longs.
Peu importe, la mise en musique du film reste très belle, à fleur de peau dès ses débuts et largement fidèle aux multiples péripéties que peuvent traverser ces enfants d’un autre monde. Une sphère pleine de bons sentiments et d’émotions, que l‘on est prêt à réécouter dans les moindres détails et qui dessine parfaitement les ressentis de ces petits héros.

Les chroniques de Spiderwick de Mark Waters avec Freddie Highmore, en salles.

Benjamin Cornut (Le 16 Avril 2008)