Real Steel : de père en fils (test Blu-Ray)

Real Steel : de père en fils (test Blu-Ray)

Dans quelques années, l'être humain sera tellement ringard qu'on verra les sportifs supplantés par des machines. La boxe mêlant sueur et sang deviendra has been et laissera sa place à la "roboxe", l'affrontement sans pitié entre robots humanoïdes. Charmant, n'est-il pas ?
C'est dans ce futur proche que l'on retrouve Charlie Kenton (Hugh Jackman), un ex-boxeur égoïste, immature et totalement fauché reconverti dans la roboxe et qui tente de gagner sa vie en participant à des matches plus minables les uns que les autres. Alors quand il se retrouve, en plus, flanqué du fils qu'il a abandonné dix ans plus tôt (Dakota Goyo)...

Un film de robots destructeurs signé Shawn Levy (La Nuit au musée) ? Hum, pas forcément de quoi sauter au plafond a priori. Prenons toutefois le temps de nous pencher sur le cas Real Steel, car, passé l'emballage pétri de bons sentiments (père et fils réussiront-ils à se retrouver ? Petit indice, le film est produit par Disney), vous pourriez être surpris.
L'ouverture du film annonce d'ailleurs la couleur d'un long-métrage en perpétuelle rupture. La métaphore d'un futur broyant le passé dans un cruel processus de digestion et d'appropriation (la musique, les traditions, les valeurs) est alors développée à différents niveaux (les affrontements père/fils, le petit peuple opposé au méchant système gouverné par l'argent, etc.), tout en osant de curieux rapprochements (l'homme et la machine se confondant dans leur "mortalité" et leur caractère éphémère, voire remplaçable).
Bon, restons mesurés. Nous n'avons certes pas affaire à un exposé philosophique, cependant, sous ses grosses ficelles, Real Steel a tout de même le mérite de (se) poser - parfois maladroitement - quelques bonnes questions.

Mais au delà de cette approche morale glorifiant la persévérance et la rédemption, le film de Shawn Levy révèle surtout de solides qualités visuelles. Car de la gueule, Real Steel en a assurément. Servi par des effets spéciaux particulièrement léchés, le long-métrage parvient ainsi sans souci à faire passer ses deux heures de retrouvailles familiales lacrymales pour de l'entertainement pur jus. Oscillant entre la guimauve et la langue de chat, si le long-métrage n'évite pas tous les pièges (qu'il s'est lui-même tendu), il n'en demeure pas moins une gourmandise plutôt sympatoche à déguster en famille, bien calé dans le canapé.

 

Le Blu-Ray

Pour un film de cette trempe visuelle, on espérait une compression impeccable. Ca tombe bien, c'est le cas ici et vous pourrez déguster un son et une image nickels (on fermera les yeux sur une navigation du menu un peu lente). Côté bonus, libre à vous de découvrir les commentaires audio de Shawn Levy, le bêtisier, ou les scènes coupées. On ne saura cependant que trop conseiller aux plus curieux d'entre vous de s'attarder sur les trois making-of (la préparation physique de Hugh Jackman avec le boxeur Sugar Ray, les coulisses de la scène de la décharge ou la conception des robots - pendant laquelle on peut croiser Steven Spielberg) et sur le vrai-faux portrait du personnage de Charlie Kenton. Un vrai travail de pro.

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Eléonore Guerra (23 Février 2012)