Scream 4, la suite qui renouvelle le genre (Test DVD)

Scream 4, la suite qui renouvelle le genre (Test DVD)

« On déconne pas avec l'original » Sydney Prescott

 

Dans la petite ville de Woodsboro, un serial killer déguisé surnommé Ghostface tue tout le monde en s'inspirant de films d'horreur.
Ça c'était le pitch de départ du premier Scream. Deux autres vinrent s'ajouter à la franchise en 1997 et 2000. Pas besoin de vous rappeler le succès que cette trilogie a connu, permettant à l'époque de renouveler le genre et à Ghostface de faire son entrée au panthéon des grands méchants qui découpent tout le monde aux côtés - entre autres - de Freddy, Jason et bien sûr Michael Myers. Depuis, le moins que l'on puisse dire c'est qu'on nous a servi des slashers, et même des films d'horreur pour parler de façon plus générale, jusqu'à l'indigestion. Peu de créations originales (Saw en tête, avant d'être étiré en 7 films) et beaucoup de remakes et autres reboots pour faire remonter à la surface de vieux films.

« Halloween, Texas Chainsaw, Dawn of the Dead, The Hills Have Eyes, Amityville Horror, Last House on the Left, Friday the 13th, A Nightmare On Elm Street, My Bloody Valentine, When A Stranger Calls, Prom Night, Black Christmas, House of Wax, Piranha... »

Le personnage de Kirby (Hayden Panettiere) est même chargé d'en faire la liste pour nous, dans une scène qui est déjà devenue culte pour tous les fans.

Autant dire que lorsque Scream 4 a été mis en chantier, le scepticisme était de rigueur. Comment dépoussiérer les aventures de Sidney Prescott dix ans après ? Pour notre plus grand plaisir, le tandem Wes Craven/Kevin Williamson, nous a concocté un vrai petit bijou grinçant au cynisme insolent et... tranchant.

Ainsi, dans ce quatrième opus - prévu pour être le premier d'une nouvelle trilogie – les deux compères font de nombreuses victimes. Tout y passe : la mode des remakes/reboots donc, mais aussi les suites et séries avec l'évocation du nombre de Saw ou de Stab (le film dans le film, inspiré des meurtres de Woodsboro). Et, comme pour bien faire passer le message, de nombreuses victimes sont interprétées par des acteurs connus pour leur rôle dans des séries télévisées (Adam Brody, Hayden Panettiere, Kristen Bell, etc). Ajoutez à cela une « critique » pas du tout déguisée de la société d'aujourd'hui, ultra connectée via les téléphones portables et les réseaux sociaux, ce qui permet à Ghostface d'étendre son champ d'action et de s'amuser un peu plus lorsqu'il harcèle ses prochaines victimes. D'ailleurs, les ados de Scream 4 aiment effrayer leurs copains grâce à l'application leur permettant de prendre la voix du tueur au téléphone...
(Attention Spoiler !) La fascination de la nouvelle génération par l'idée d'être célèbre à tout prix est également pointée du doigt à travers le personnage de Jill, qui a grandi dans l'ombre de sa cousine, Sidney, et aimerait bien avoir sa part du gâteau.

Wes Craven et Kevin Williamson font également sa fête au slasher en cassant et en abusant en même temps des codes du genre. Ainsi, l'introduction du film est une mise en abyme de scènes de meurtres durant lesquelles des jeunes filles regardent, ou s'apprêtent à regarder, un film d'horreur, qu'elles critiquent (l'une d'entre elle aborde la question de Saw 4 et du torture porn par exemple), puis sont confrontées au tueur masqué. Cet enchâssement est heureusement stoppé juste avant que l'on soit trop agacé pour continuer à regarder le film. Par la suite, le scénario enchaîne les fausses pistes en nous faisant soupçonner tour à tour chacun des personnages. Les ficelles utilisées sont tellement visibles qu'on pourrait croire qu'on se moque du spectateur. Mais, il s'agit là plutôt d'un clin d'oeil aux fans du genre.

Scream 4 n'est donc pas une typique « suite de trop ». C'est un film grinçant qui s'attaque à tout ce qui a été fait durant la décennie qu'a duré son absence, sans pour autant se prendre au sérieux, et en n'oubliant donc pas de d'en prendre pour son grade. Une suite intelligente et rafraîchissante.

 

Le DVD

Dans les bacs aujourd’hui, la bonne surprise continue. En effet, l'édition dvd du film contient pas moins d'une vingtaine de scènes inédites, parmi lesquelles une scène d'ouverture alternative. On retrouve également Wes Craven avec plaisir dans des commentaires et un making-of plutôt sympa, devant lequel on se prend à sourire à l'éternelle farce du mec déguisé en Ghostface qui se cache et fait peur à l'équipe sur le plateau.

La bande-annonce :

=> Toutes les infos sur Scream 4

Julie Aït-Messaoud (5 Octobre 2011)