Séduite par les frères Dardenne

Alors que les frères Dardenne font partie du cercle très fermé des réalisateurs ayant reçu deux Palmes d’or à Cannes, les deux cinéastes belges présentent aujourd’hui leur nouveau film en compétition : Le silence de Lorna.
Depuis 1996, les Dardenne ont réalisé cinq films, tous présentés à Cannes et tous primés de nombreuses fois. Alors, une troisième Palme d’or ?
Et bien pourquoi pas…

Habituellement peu réceptive à leur cinéma dont je reconnaissais pourtant sans conteste les qualités, c’est, je vous l’avoue, à reculons que je suis allée ce matin à la projection de presse du film après (trop) peu d’heures de sommeil. Et là surprise, j’accroche. Bien. Malgré la fatigue pointant régulièrement le bout de son nez, me voilà attachée, captivée, émue par un film des frères Dardenne.

Pourtant le scénario n’est pas spécialement original : des histoires de mariages blancs qui terminent comme on s’en doute. Mais j’accroche, jusqu’au bout. Notamment grâce aux interprétations très fortes de la jeune comédienne Arta Dobroshi et de Jérémie Renier. Une fois encore, les Dardenne peuvent prétendre à de nouveaux prix d’interprétation.

Certes leur cinéma est toujours social et triste, les décors gris et ténébreux. Mais pour une fois, on sent comme une touche d’optimisme. Légère, mais bien présente. Lorna ne subit pas simplement son sort comme c’était le cas de Sonia dans L'enfant. Elle essaie vraiment de s’en sortir, de trouver une alternative… Et c’est peut-être simplement ce fait d’avoir un personnage pas que sombre, et du coup plus proche de la réalité, que les Dardenne ont (enfin) réussi à me séduire !

=> Voir 4 extraits du film !!!

Amélie Chauvet (Cannes, 19 mai 2008)