Sleeping Beauty censuré, la résistance s'organise

Suite à la récente décision de la Commission de classification des œuvres cinématographiques de soumettre le film Sleeping Beauty de Julia Leigh à une interdiction aux moins de 16 ans, le distributeur ARP Selection organise sa contre-attaque.

Présenté en compétition lors du 64ème Festival International Du Film De Cannes 2011, le film - qui avait certes marqué les esprits - n'avait pourtant été accompagné d'aucun avertissement particulier lors de sa projection à la presse et aux membres du Jury.

Troublée, la cinéaste s’est exprimée sur l'accusation d'incitation à la prostitution qui frappe son film : « Selon moi, s'il y avait un film incitant à la prostitution qu'il aurait fallu interdire à des mineurs, c'était Pretty woman car l'héroïne, jouée par Julia Roberts se prostitue et à la fin du film, elle gagne le cœur de Richard Gere ainsi que sa fortune, dressant un portrait idyllique et mensonger de la prostitution. »
Julia Leigh précise : « Sleeping Beauty se réfère au conte du même nom, mais aussi aux œuvres de Yasunari Kawabata et Gabriel Garcia Marquez, qui ont tous deux reçu le Prix Nobel de littérature, et qui ont abordé cette thématique des hommes âgés dormant avec des filles bien plus jeunes. Et même dans la Bible, le Roi David cherche à passer la nuit aux côtés de jeunes vierges. »

Le distributeur a d'ores et déjà fait appel de la décision de le Commission de classification des œuvres cinématographiques et une campagne presse est prévue ce week-end dans Libération et Le Monde.

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Eléonore Guerra (4 Novembre 2011)