Sleeping Beauty : un thriller érotique autour d'une belle endormie

Sleeping Beauty : un thriller érotique autour d'une belle endormie

Une étudiante sans le sou accepte de dormir nue sous somnifère pendant que de vieux messieurs viennent partager sa nuit: l'Australienne Julia Leigh signe avec Sleeping Beauty, en compétition jeudi à Cannes, un film intriguant qui suscite le malaise.

Remarquablement interprétée par Emily Browning, Lucy vit de petits boulots et se prostitue à l'occasion. Elle sert de cobaye pour des recherches médicales consistant à introduire un tube flexible dans son oesophage. Des expériences diverses qu'elle semble affronter avec une sorte d'indifférence déterminée, constrastant avec son physique gracile et son visage innocent.

"Le personnage de Lucy est sans limite, elle est intelligente et montre une forme assez radicale de soumission", a expliqué Julia Leigh lors d'une conférence de presse. "Mais elle est aussi dans une provocation perverse", a ajouté la réalisatrice dont c'est le premier film.

En répondant à une petite annonce dans un journal étudiant, Lucy est engagée par une femme étrange pour un "club" de riches vieux messieurs. Son travail est simple : après avoir absorbé un mystérieux breuvage, elle doit dormir dans une chambre d'un luxueux manoir. Là, des hommes âgées viennent partager son lit avec pour seule consigne : "pas de pénétration".

Quand elle se réveille, elle ignore ce qui s'est passé pendant son sommeil mais la curiosité va bientôt la tenailler.

Julia Leigh reconnaît volontiers l'influence d'écrivains comme Yasunari Kawabata ("Les belles Endormies") ou Gabriel Garcia Marquez ("Mémoires de mes putains tristes").

"C'est un thème récurrent dans la littérature et même dans la Bible", mais qui a également des résonances personnelles, a-t-elle dit. "Quand j'ai publié mon premier roman, j'ai été assez exposée et j'ai fait beaucoup de cauchemars où je rêvais qu'on me filmait même pendant mon sommeil".

Certaines scènes de ce film peu bavard, pratiquement sans musique, sont glaçantes, en particulier celle où un septagénuaire chevauche Lucy, inconsciente, et l'insulte avant de lui brûler l'oreille avec une cigarette.

"J'ai dit oui tout de suite en lisant le scénario, c'était assez inconfortable, mais un véritable défi pour moi", a dit Emily Browning, 22 ans, teint de porcelaine et cheveux roux, avant d'ajouter: "dans la vie je ne suis pas quelqu'un de très courageux et j'ai pensé qu'il fallait que je le sois davantage dans mes rôles".

Julia Leigh a été soutenue par la réalisatrice Jane Campion, Palme d'Or à Cannes en 1993 pour "La leçon de piano", qui lui a régulièrement donné des conseils techniques, notamment pour le montage.

"J'ai vraiment aimé le scénario", a-t-elle expliqué à l'AFP en marge de la conférence de presse, se déclarant "fière" que le film soit en sélection au festival.

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(12 Mai 2011 - AFP)

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